Les dangers d’Angers

Le Français Roger Walkowiak sourit, le 28 juillet 1956, à l'arrivée de la 22e étape du Tour de France. AFP PHOTO / AFP PHOTO / STAFF

On l’a vu de façon un peu longuette hier entre Granville et la capitale des ducs d’Anjou : l’étape d’Angers était sans danger, un brin somnolente avant que Thomas Voeckler sonne la charge sabre au clair pour sortir la course de sa torpeur et vienne tenir compagnie à son coéquipier Armindo Fonseca qui devait s’ennuyer ferme, échappé solitaire depuis le kilomètre zéro. Une performance qui, en passant, ne lui valut aucune distinction, pas même le prix de la combativité. A vous décourager d’attaquer ! Mais l’étape d’Angers ne fut pas toujours sans danger. L’histoire de la Grande Boucle nous rappelle qu’en 1956, un certain Roger Walkowiak se glissa dans une longue échappée de 31 coureurs qui prit la bagatelle de 18 minutes au peloton et à ses principaux leaders. Le modeste coureur de Montceau les mines, incorporé à l‘équipe du Nord-est, endossa le maillot jaune au nez et à la barbe (même si on ne comptait guère de coursiers barbus à l’époque) des cadors de l’équipe de France. Une tunique qu’il lâcha dans les Pyrénées pour mieux la reprendre dans les Alpes et remporter un Tour de France dont Jacques Goddet, alors patron de l’épreuve, lui écrivit qu’il était son préféré, compte tenu des attaques incessantes dont il fut le théâtre.

 

Que n’a-t-on dit pourtant sur cette victoire du gentil Walko. On parla même d’une « victoire à la Walko » pour évoquer un coup de chance, une bonne fortune piochée dans une pochette surprise. Injustice en vérité. Walkowiak, à Angers, s’était montré assez costaud et vigilant pour sentir le bon coup. Le Tour, s’il se gagne souvent dans la montagne, peut se perdre dans ces étapes réputées sans danger, sur la route d’Angers…

Eric Fottorino

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