Sagan, ça gagne (souvent) !

Il est fort, Sagan. Très fort. Sur la route de Revel, ses jambes de feu ont tourné à plein régime. Et s’il a finalement dû s’incliner face au jeune sprinter australien Michael Matthews, c’est que la partie n’était pas égale. Il était seul et ils étaient tous, ou plutôt trois, de la même formation. Le champion du monde a bien essayé d’en décrocher de ses basques en vue de l’arrivée, dans la dure côte de St Ferréol, mais dans l’emballage final, ils étaient encore à deux contre un. Le Slovaque a tué dans l’œuf toutes les tentatives d’échappée jusqu’à la flamme rouge pour amener ses adversaires sur son terrain de prédilection : le sprint à la régulière. Mais il avait laissé trop de forces au fil de la route, présent dans les échappées du début de course, pour venir ajuster Matthews sur la ligne. S’il a dû se contenter de la deuxième place (pour la 17 ème fois dans le Tour !) et du dossard rouge du plus combatif, il a tout de même vu la vie en vert, la couleur de son maillot de leader aux points qu’il a conforté à Revel.

 

Si le plus fort n’a donc pas gagné, c’est que le cyclisme est aussi, dans certaines circonstances, un sport d’équipe. C’est ainsi que pareils aux picadors à la corrida, les équipiers du futur vainqueur de l’étape ont planté leurs banderilles dans le cuir pourtant épais de Sagan. Répondant du tac au tac aux attaques, il était prévisible qu’il paierait la note sur la ligne d’arrivée. D’autant que Matthews fut emmené au sprint dans un fauteuil, après n’avoir pas donné – ou presque… - un coup de pédale de la journée, bien « au chaud » dans les roues. Encore fallait-il gicler et gagner pour que les efforts de ses équipiers soient récompensés. Ce fut fait et bien fait.

 

Eric Fottorino

Publié par francetvsport / Catégories : Non classé