ALTIPLANANT

Deuxième tronçon de la spéciale N°5. A peine quelques kilomètres et l’on attaque une piste de (très haute) montagne. C’est caillouteux, rocailleux même. Le GPS s’affole : 2900m d’altitude au départ et nous voici à 4100 ! Et ce n’est pas fini… On ira encore plus haut vers la fin de l’étape. Dans les radios qui relient nos voitures (pratique lorsque nous trop éloignés les uns des autres), la voix d’Etienne Lavigne : « Patrick, note le point où vous êtes arrêtés avec la voiture de JF et Régis. Y’a moyen de poser un hélico à ce virage. Fais même une photo s’il te plaît, ce sera utile au PC sécurité ». L’endroit est stratégique car la piste présente, sur 2 ou 3 kilomètres un précipice absolument vertigineux. Il est capital de pouvoir intervenir au cas où… Mais en fait ce genre de terrain est affolant mais pas si dangereux qu’il n’y paraît en théorie. Fontenay : «Dans ce genre de décor, la lumière « survie » s’allume. On fait la course bien sûr, mais il est évident que là, tout le monde se calme sur cette petite partie vraiment chaude ».

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La suite se passe à 4000m minimum. La route est moins escarpée mais elle monte, monte presqu’en faux-plat mais quel faux-plat… 4200, 4300 avec le pic de la spéciale à 4450m pour être précis. A cet endroit on plonge pour redescendre vers Uyuni. La piste devient très sinueuse à nouveau et l’on sort de canyons plus beaux les uns que les autres par une piste qui longe un rio dans un décor de rêve. A cet endroit : pique-nique. Lavigne discute à nouveau avec Francesco. On vient aux nouvelles. « La descente est superbe mais elle me pose un gros problème de logistique, s’inquiète le patron. C’est tellement encaissé qu’on aura du mal à venir chercher des concurrents en détresse avec les hélicos. Tu connais ça aussi bien que moi, à cette altitude on n’a vraiment pas la maniabilité optimale donc pas la souplesse d’intervention habituelle avec les machines. Et ce sera compliqué de gérer la sécurité avec les Tango (voiture 4X4 médicales qui couvrent l’ensemble du parcours) puisque les communications radios risquent de mal fonctionner ; on vient de le vérifier nous-mêmes : on s’entendait mal dans ces fonds de vallées ». Devant les boîtes de sardines, les tomates et le jambon sous vide, ça cogite. Lavigne tranche : on remonte ce que l’on vient de faire et on va trouver un moyen plus sécurisant de rejoindre Uyuni.

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Se retaper une descente inconfortable dans le sens inverse, y’a mieux pour la digestion. C’est reparti pour une heure et demie de remontée pour se retrouver au début la descente impossible. Elle sera remplacée par une piste très rapide, une autre sablonneuse et un brin de navigation dans les plaines d’herbes touffues qui bordent le salar d’Uyuni. Après tout on y pas perdu au change. Fontenay : « Un peu plus de 300km avec tout ce qu’il est possible de trouver en matière de pilotage sur piste. Franchement il y a de quoi prendre son plaisir. Du rapide, du très resserré, du très rapide mais avec de longues courbes qu’il faudra négocier avec un max de concentration. Il y a de tout et il faudra savoir s’adapter en permanence. Une vraie spéciale de sport ! »

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L’enthousiasme d’un côté, le soulagement de l’autre, celui d’Etienne Lavigne : « L’annulation du Pérou nous oblige à trouver des solutions maintenant et dans l’urgence, alors que d’habitude on fait ce travail en Avril/Mai, lors des pré-recos. Là il y a un mélange des deux. Normalement, on aurait rien à modifier, il s’agirait juste de vérifier si ça passe. Dans l’urgence de la situation, Tiziano a fait un boulot exceptionnel. Je change des trucs mais je ne bouleverse pas tout ».

Etienne Lavigne et Tiziano Siviero

Etienne Lavigne et Tiziano Siviero

Après cette spéciale nouvelle aux deux tiers, place demain à Uyuni, son salar, sa lumière blanche et ses conditions météo facétieuses.

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Publié par Jean-Francois Kerckaert / Catégories : Non classé