AUTOUR D'UYUNI

Au petit matin de ce 10ème jour de recos, le temps est plutôt clément sur le salar d’Uyuni.

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Il fait bleu, le soleil donne son maximum mais c’est encore peu. A peine 2 degrés au départ de la spéciale N°6 qui au final affichera une longueur record de plus de 500km.

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On est loin d’être au bout… Pour l’instant, on saute sur place à côté des voitures pour se réchauffer. On plaisante aussi. L’évocation du passage sur le salar, l’année dernière, est devenu un sujet de rigolade entre Lavigne et Coma.

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Pourtant en Janvier, le nouveau directeur de course, futur vainqueur de l’édition 2015 avait piqué une vraie colère à la sortie de la traversée de l’immensité salée. « Ma moto, comme celles de tous les autres, était couvertes de sel parce qu’il avait plu et les roues-avant projetaient une gadoue salée sur les radiateurs. On a tous cru que nos moteurs en surchauffe allaient y passer… Bon, ça s’est arrangé mais c’était chaud » Et toujours ce sourire chez Coma en racontant poliment l’histoire.

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Lavigne : « La vérité, c’est qu’on s’est engueulés très fort et que l’explication s’est poursuivie-plus calme- jusque tard le soir au bivouac. C’est là qu’on s’est réconciliés… La veille, les voitures étaient passées sur le salar à sec et cela avait été un moment majestueux. La pluie tombée la nuit a tout changé pour les motos. C’est vrai que c’était rude… » Un peu plus de malice dans le regard du patron du rallye.

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On se décide à partir. Ce sera un jeu de pistes pour commencer, des morceaux plus rapides ensuite, et toujours, toujours, quelques portions tarabiscotées pour casser le rythme. Tiziano Siviero « Ce n’est pas facile-facile de trouver des pistes étroites et sinueuses dans le coin mais on s’est pas mal débrouillés… » L’italien, traceur du rallye cette année peut être fier de lui. Dans l’urgence, il a réussi à dessiner un parcours cohérent et suffisamment varié depuis le début pour que les concurrents y trouvent difficulté et donc plaisir.

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A force de zigzaguer entre les champs de quinoa, il fallait bien que l’on rencontre ceux qui la cultivent et la récoltent. Une vingtaine de femmes et d’hommes, membres de la coopérative du coin sont curieux de savoir ce que l’on fait là. On papote…Ils savaient que le Dakar passait encore cette année mais ne se doutaient pas que le parcours était reconnu, révisé, vérifié. Une dame démasque le timide Coma : «  Mais c’est lui qui a gagné l’année dernière ! » Presque gêné, Marc salue les applaudissements et n’en finit plus de se faire photographier façon selfies…

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Pendant que Régis filme la voiture de Tiziano tirant de larges bords sur le lac de sel, je me suis installé dans celle de Jean-Pierre Fontenay et Pablo Eli pour le tournage d’une séquence « on board » . Et à le regarder s’employer pour maintenir la voiture sur la bonne trajectoire, on voit vite que Fontenay n’est pas sur une autoroute. « C’est loin d’être simple car on est sur des pistes qui te mettent en confiance et soudain, tu te retrouves sur un terrain très cassant avec des pièges pratiquement invisibles. Là on est pile sur des pistes où il faut être au max de sa concentration. Si tu t’enivres de ta propre vitesse, tu peux être sûr qu’il va t’arriver des ennuis. » Comme d’habitude, Fontenay dit vrai. Quelques kilomètres de courbes tout en glisse, une douce piste de terre et soudain trous, bosses, saignées nous sautent dessus sans prévenir ! On se fait tabasser dans l’habitacle et les freinages sont…sérieux !

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La piste, décidément bien moins facile qu’elle n’y paraît sur la carte, aura même raison de notre timing : pas moyen de finir avant la nuit et de rentrer à Uyuni. Tiziano, parti en éclaireur, nous trouve un logement de fortune dans un petit village qui surplombe l’immense salar. Car à 3600m, impossible d’installer un bivouac au débotté en plein vent glacial. On va donc découvrir l’hospitalité des gens de l’altiplano bolivien. Au cœur du village, une dame a rallumé ses fourneaux pour nous cuisiner viande de lama et patates ; un peu plus loin un vieux Monsieur ouvre la porte de sa maison et nous héberge pour la nuit. Quelques chambres à partager entre nous. L’épaisseur des couvertures en dit long sur la rudesse du climat tout au long de l’année. C’est rudimentaire, voire rustique mais il fait là presque chaud. Autant dire qu’après plus de douze heures dans les voitures, on va drôlement bien dormir…

Publié par Jean-Francois Kerckaert / Catégories : Non classé