DU SABLE A 3600

Tiziano Siviero n’est pas homme à vous survendre un tracé : « Je te le dis franchement, la deuxième partie de la spéciale camions n’a pas grand intérêt. C’est large et facile. Rien à voir avec le début que l’on a fait hier soir ». Si on a bien compris, on a vu le plus beau…de nuit !

J’exagère…

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Oui, la suite de la course camion se jouera sur piste lisse et rapide mais quelques embûches inattendues ne seront peut-être pas à exclure.

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Tiziano, avec à son bord Etienne Lavigne et Marc Coma, les deux tauliers du Dakar, se fait avaler par la dune-surprise-du-kilomètre-150.

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Circonstances de l’incident : au milieu d’une vaste plaine désertique, une longue et large langue de sable venue d’on ne sait où est venue s’allonger sur la piste. Hauteur : presque 3 mètres, de quoi ralentir face à l’obstacle, manquer d’audace et… se faire avoir.

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En attendant les secours (Patrick Juillet et nous-mêmes), Etienne Lavigne a poursuivi à pied pour visiter le village qu’on aperçoit au loin.

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En attendant les travaux de désensablement, nous allons, nous aussi, faire un tour dans le minuscule pueblo.

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L’église, posée au milieu de rien, a été construite il y a deux siècles. Le curé vient de loin pour y célébrer la messe une fois par mois. Autour d’elle, il ne reste qu’une dizaine d’habitations. Dans une cour, trois générations de femmes s’appliquent à vacciner le troupeau d’une cinquantaine de lamas. On regarde, admiratifs, le tour de main et la vaillance des plus petites à aider mère et grand-mère.

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Reprise de la piste. Plus loin, un gros bourg est à contourner. Le « périph » est tout de sable, mélange de dunettes et d’herbe à chameaux. Ce ne sera pas simple. On se retanke et cette fois, on y reste un petit moment.

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Lavigne est sceptique : «  Je me demande si on va vraiment faire comme ça. T’as vu le spot ? C’est une décharge !». Le patron du rallye dit vrai. Il semble que les habitants du village ne voient pas d’inconvénient à laisser les sacs plastique vivre leur vie au gré du vent dominant. Le joli tas de sable a des airs de déchetterie. Dommage. Vraiment.

 

« On ne peut pas dire que l’endroit donne une bonne image du rallye, poursuit Lavigne. Et puis on a tracé une spéciale dédiée aux camions pour éviter qu’ils ne se retrouvent tankés sur les bords possiblement boueux du salar, car on aurait du mal à les sortir. Ici, à plus de 3000m, on n’intervient pas avec autant d’aisance qu’en plaine ; alors, si quelques uns sont coincés ici, on aura les mêmes difficultés à les secourir… ». On décode : les camions traverseront la bourgade et la zone dunes-poubelles ne devrait pas figurer sur le road-book des poids lourds.

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La fin de la spéciale est sans surprise : du très rapide et facile. L’idée est de faire faire des kilomètres aux camions mais pas de les bloquer sur l’altiplano. Après cette étape, il faudra redescendre vers Salta et se préparer à une deuxième semaine de course autrement accidentée.

 

Nous, on retourne vers Uyuni. On passe vite fait près d’Orinoca, le village natal d’Evo Morales, président de la Bolivie. Mais on ne traîne pas. Le vent souffle trop fort pour s’attarder…

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Après le pire pique-nique jamais connu en huit ans de recos (vent, poussière, froid), nous nous rendons à la raison : un sage retour vers Uyuni, histoire de récupérer avant d’attaquer la spéciale Uyuni-Salta.