TAPER DANS LE PHYSIQUE...

Après la première vraie nuit réparatrice de ces recos, nous reprenons le fil de l’étape 10. Quarante kilomètres séparent Vincina où nous avons dormi, de l’endroit où nous avons quitté le track.

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Pour être précis, on repart du CP1, qui marque la première moitié du premier tronçon de la spéciale.

Le terrain n’a plus rien de semblable avec la rudesse de la veille. C’est d’abord une piste étroite qui monte vers un col jusqu’ici inexploré par le Dakar. On passe à 3200m pour replonger dans un large rio, plutôt facile, comme la fin de cette première partie d’étape. On dévale un long faux plat avec quelques morceaux de pistes sinueuses et de très longues lignes droites sur la fin. Les concurrents devront tout de même garder l’œil sur le road book car quelques compressions abordées trop vite pourraient s’avérer funestes…

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Petite pause à la sortie du village (dont je suis obligé de taire le nom pour des raisons de « secret » de parcours) qui tiendra lieu d’ASS1 (Arrivée du Secteur  Sélectif 1).

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Il y a là une étrange œuvre d’art. En 2012, le pick-up Toyota de l’équipage argentin Mastromatteo / Muniz a intégralement brûlé à 19km de la bourgade. Plutôt que de laisser l’épave calcinée au bord de la piste, les élèves du collège ont récupéré la carcasse, l’ont poncée, nettoyée et installée sur un piédestal. En entrant ou en sortant du village, le visiteur ne peut plus ignorer que l’endroit est souvent sur la trace du rallye…

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Les roues des quatre voitures sont désormais sur le goudron. 80km d’asphalte jusqu’à un autre petit village à la sortie duquel sera donné le départ de la deuxième partie de la spéciale N°10.

On installe notre pique-nique dans l’auberge de Raoul Menegasso, fermée ce jour-là aux touristes.

Le propriétaire nous y attend. Raoul élève aussi du vin dans le coin et a y organisé des courses tout terrain pendant des années. Tiziano Siviero : « Raoul connaît ce petit quartier de 200km sur 200km comme sa poche. Il est correspondant du Dakar depuis nos débuts en Amérique du Sud. Il va venir avec nous avant et après San Juan, car on a encore quelques doutes sur la justesse du track qu’on a dessiné en pré-recos ». Raoul s’installe donc à la droite de Coma dans la voiture de tête pour faire valoir son expertise et « valider » la trace des pré-reconnaissances.

Raoul Menegasso

 

Départ du SS2 de l’étape 10. Le jour de la course, les concurrents auront déjà couru 263km. « Il faut toujours essayer de se projeter, m’explique Marc Coma. Les parties de trial très dures, on les a faites hier mais eux, ils enchaîneront tout dans la même journée. Il faut donc toujours imaginer ce que tout cela peut donner en mode compétition. C’est pour ça qu’on prend Raoul avec nous. La trace n’est pas mal mais il y aura peut-être des petites modifs à faire et, si c’est le cas, Raoul nous fera gagner du temps.»

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Nous allons boucler les 186km qui nous séparent de San Juan en 5heures. Rien d’insurmontable mais que de variations de terrain et donc de pilotage ! Au début une piste sinueuse très ravinée, puis une ligne droite de 40km où il nous est impossible de passer la troisième : c’est bien trop ondulé ! On enchaîne avec du très rapide, un rio plutôt sympa et une trentaine de kilomètres de pistes archi-piégeuse. Pas de grand changement au regard du tracé des pré-recos car Coma est satisfait du «  menu » proposé : «  Tu vois, on croit que c’est facile mais même la ligne droite est archi-physique, que ce soit à moto ou sur 4roues. Ca va les fatiguer…C’est bien ». Le Directeur de course a un sourire malicieux. Il est très content : l’étape10 s’annonce rude comme il aime.

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Les concurrents vont devoir boucler en une seule journée une spéciale qui nous a coûté deux jours sans mollir. Pour les leaders ce sera une étape difficile. Pour les autres ce sera une très très longue journée…

Publié par Jean-Francois Kerckaert / Catégories : Non classé