SAVOIR RENONCER

C’est le sixième jour des recos du Dakar 2017

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On attaque l’étape N°11 du rallye. Comme beaucoup d’autres, elle se présente en deux parties de course séparées par une neutralisation. Coma : « Je préfère une neutralisation à une partie de course totalement inintéressante où l’on roulerait sur des pistes toutes droites, toutes plates. Et puis il y a des réserves naturelles ou des zones protégées qu’il est hors de question de traverser. Donc on s’adapte et on essaye de faire en sorte que les spéciales se déroulent sur des terrains qui proposent des difficultés suffisantes ».

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En matière de difficultés, le terrain de jeu qui se présente devant nous se pose là : 1000km² de dunes ! A l’œil, on a plutôt l’impression de contempler un terrain sablonneux couvert de végétation, mais dès qu’il s’agit de rouler dans ce décor, on constate vite qu’il s’agit bien de dunes. La différence avec une zone saharienne est qu’il pleut régulièrement ici, bruine ou orages, selon la saison… Cette immense zone de sable est donc couverte d’arbustes résistants mais le terrain n’est pas porteur pour autant… Le sable est déjà mou et il ne fait « que » 20°. « Ici en Janvier, en été, il va faire facilement 35°, s’inquiète Coma. Le sable sera beaucoup, beaucoup plus mou. On va regarder ce que ça donne en suivant la trace des pré-recos… On a prévu un bout de hors-piste sur la fin mais j’ai peur que ce soit un peu trop… On va vérifier tout ça avec Raoul.»

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En route donc dans une zone déjà traversée lors des éditions précédentes mais toujours aussi difficile et imprévisible. Et il n’est pas très compliqué de trouver de nouvelles voies au milieu de 1000km² !

La trace, au début, est évidente : on roule sur une piste sablonneuse à souhait et pas plate pour un sou. Comme à la fin de l’étape 10, impossible de passer la troisième, on est secoués, ballottés. Peu de motricité et des rebonds à n’en plus finir…les mécaniques et les amortisseurs vont souffrir pendant la course. Avec tout ça, à la pause déjeûner (il est environ 13heures) on constate qu’il nous a fallu 4 heures pour avancer de 60km… Avec peu de pauses car le road-book n’impose pas énormément de pauses sur cette partie…

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« On va attaquer le hors-piste, me dit Coma ». Rangement des malles de nourriture et de la cafetière, je m’installe à l’arrière de la voiture du chef, on part au cap, sud-est.

C’est pénible après 50 mètres à peine et cela le restera pendant 40km. Monter une dune est, en soi, subtil. S’adonner au même exercice en étant contraint de zigzaguer entre les petits arbres est au limite de l’impossible. La logique voudrait qu’on aille droit à fond jusqu’au sommet mais on ne peut pas : il faut bien contourner la végétation, et cela ralentit la course. On finit par manquer de vitesse et il faut recommencer l’ascension encore et encore…

Une  crevaison, un ensablement, puis un autre…Cette partie hors-piste vire au calvaire. Même Raoul est surpris par la rudesse du terrain.

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Evidemment on finit par s’en sortir mais Coma est plus que dubitatif : « Là, on sera en fin de rallye. Je pense que pour les motos ça irait et pour les tout meilleurs en auto aussi. Le problème, c’est que les voitures « moyennes » vont suivre les traces des premières et ce sera trop creusé, ça va être trop dur ».

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Face à cette problématique, Coma entre dans cette fin de spéciale à l’envers en espérant trouver une porte de sortie lui permettant de réduire cette partie de hors-piste. Les autres voitures attendent à l’arrivée de la spéciale. Une heure plus tard, Coma et Raoul Menegasso sont de retour : « On a encore crevé et on s’est tankés deux fois de plus, me dit le Directeur de Course. C’est trop difficile même en passant plus au Nord. Il faut qu’on change la trace ». On demande à Raoul comment faire pour trouver la bonne sortie : « Il y a de quoi faire, sans problème, affirme l’Argentin. Ca valait la peine d’essayer de passer comme ça mais puisque c’est trop compliqué , on va trouver de quoi sortir de là plus facilement. Il faudra juste reprendre depuis le début demain matin… »

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Retour à San Juan, donc. On se pose dans un petit hôtel à 20h. Après cette journée rude et étrange, Tiziano Siviero et Marc Coma sont déjà en train de cogiter devant les cartes électroniques pour tracer une première partie de SS11 cohérente et suffisamment difficile…

Publié par Jean-Francois Kerckaert / Catégories : Non classé