Ce chiffre de 500 matchs sur un banc de Ligue1, qu'est-ce qu'il représente pour vous?
Jean Fernandez : "Pour moi, ça représente beaucoup. Même si j'ai la vocation, on sait que c'est de plus en plus compliqué de durer au plus haut niveau. J'ai beaucoup de fierté mais ce chiffre est surtout symbolique. J'ai toujours envie de continuer, j'ai toujours la même passion, le même enthousiasme, la même énergie."
Jeudi soir, lors de la réception organisée par l'AJA, on vous a parfois senti gêné d'être au centre de toutes les attentions...
J. F. : "C'était encore plus difficile qu'un match. Je suis toujours un peu gêné dans ce genre de réceptions. Je suis timide, réservé, et il y avait beaucoup d'émotions. Je ne suis jamais à l'aise dans ces situations. Je suis plus à l'aise sur le banc à manager mon équipe."
Depuis vos débuts sur le banc, quel est votre plus grand souvenir?
J. F. : "J'ai eu la chance de rencontrer beaucoup de gens de qualité. Mon passage à l'OM entre 1991 et 1993 a été extraordinaire. Marseille avait une grande équipe, j'étais l'adjoint de Goethals, Ivic et Beckenbauer. Mais, je retiens surtout mes débuts à l'AS Cannes. J'ai eu l'opportunité d'entraîner à l'âge de 31 ans. J'ai fait monter le club, ça a été un moment particulier car l'AS Cannes attendait la montée en Ligue 1 depuis 55 ans."
A Cannes, vous avez aussi participé à l'éclosion d'un joueur hors norme...
J. F. : "J'ai eu la chance de voir arriver Yazid Zidane. Il n'avait pas 15 ans à l'époque. On a vécu quelque chose de très fort. J'ai vécu ses premiers entraînements, ses premiers matchs. J'ai vécu aussi la signature de son premier contrat stagiaire. Son père m'avait alors demandé ce que je pensais de Yazid. Je lui avais dit : "Monsieur Zidane, ne vous inquiétez pas. Votre fils va devenir un très bon joueur". Mais, je ne pensais pas cette époque-là qu'il allait devenir aussi le meilleur joueur du monde!"
Aujourd'hui, est-ce que vous pensez être un grand entraîneur?
J. F. : " Non. Il faut avoir beaucoup d'humilité dans ce métier. J'ai beaucoup progressé depuis mes débuts d'entraîneur. J'ai le privilège de faire quelque chose qui me plaît. Je me lève tous les matins en ayant la volonté d'apprendre quelque chose. Plus je serai fort, et plus mes joueurs seront forts. Je suis toujours dans l'état d'esprit de progresser. Et c'est une force, j'en suis persuadé."
Retrouvez les coulisses du 500e match de Jean Fernandez dans STADE2 dimanche à partir de 17h30.