Pendant que les motos dévaleront la longue pente qui plonge de la frontière sur Calama, les voitures auront franchi la cordillière des Andes via le paso de Jama avant de s’élancer en course. Départ de la spéciale côté chilien donc pour un tracé long d’environ 300km. Pas le droit, pour l’instant, à l’aimable demande de David Castera, de vous dire d’où partira la course du jour. Messieurs les copilotes déjà penchés sur Google Earth et autres cartes au millionième, il faudra attendre la conférence de presse du 21 novembre prochain pour les détails.
On ne dévoilera rien de top secret en écrivant que la trace est parfois connue, parfois nouvelle.
De l’Atacama tel qu’on l’aime, ou qu’on le déteste, c’est selon.
Après la verte Argentine, les pilotes entrent dans un univers totalement minéral. Les couleurs sont dans les strates rocheuses des montagnes, les sons sont dans le vent et les prairies sont des champs de cailloux.
Trois heures pour les meilleurs, le double pour les moins bons, on sait déjà comment ça va se passer. Il y aura des crevaisons, quelques atermoiements en hors piste et du fesh-fesh que bien des pilotes abhorrent. Cette poudre de sable, poussière farineuse du désert est une difficulté à elle seule. Elle étouffe les machines et les hommes, divise la vitesse par deux et peut parfois vous stopper net et pour longtemps.
David Castera « On essaye d’éviter le fesh-fesh, mais ce n’est pas une obsession pour autant. Tous les concurrents nous ont demandé d’ajouter de la longueur aux étapes après l’édition 2012. Augmenter le kilométrage ne va pas sans quelques désagréments, on ne peut pas trouver de la qualité partout, tout le temps. »
Que les allergiques à la farine de poussière volcanique se rassurent, on peut témoigner : il n’y aura pas d’immensités de fesh-fesh. Deux kilomètres par-ci, trois par-là, rien d’infernal.
Evoquons plutôt la fin d’étape qui proposera aux concurrents une remontée de rio tout à fait croquignolle. A l’heure où le gps annonce 25km de l’arrivée, on traverse une plaine très caillouteuse et il faut trouver sur sa droite l’entrée d’un petit canyon. Une fois chose faite, vous remontez le lit d’une petite rivière asséchée dont on se demande depuis quand elle a accueilli la moindre goutte d’eau. Là, vous êtes secoué comme jamais, les pierres au sol sont mille menaces de crevaison et où que vous alliez une ornière pénible ou une crevasse sournoise vous guettent comme proie .
8km, un peu moins peut-être. Pas infranchissables mais terriblement éprouvants pour les mécaniques et les équipages. La proximité de l’arrivée risque de conduire les pilotes à la faute : on est près du but et on a toujours envie de finir fort. C’est à ce moment que l’on fait des bêtises… Fin de l’étape 9. Etape de transition, comme on dit.