La révolution Cantona, J-2...

L'appel d'Eric Cantona n'a pas fini de faire jaser. Jusqu'aux plus hautes sphères de l'Etat!  Christine Lagarde, ministre de l'Economie, était passablement agacée cette semaine : "Je ne me risque pas à jouer au football et Eric Cantona devrait éviter de jouer à l'économiste. Je crois que quelqu'un qui est un grand footballeur ou un grand acteur de cinéma doit se garder d'intervenir dans le domaine financier, économique, surtout quand il n'en maîtrise pas les mécanismes".

François Baroin, le porte-parole du Gouvernement, en a remis un couche et taclé lui aussi Eric The King : "Ce serait comique si ce n'était tragique. C'est un très bel avant-centre. Il n'a pas fait la Coupe du monde. Il n'a pas été sélectionné par Aimé Jacquet. Il y a sûrement des raisons à cela».

Même le grand boss de la BNP s'est exprimé sur le sujet! Baudoin Prot dit respecter ce «grand sportif et son souci de s'intéresser aux questions de pauvreté», mais il affirme que «sur le plan bancaire», cet appel est «typiquement mal fondé», «totalement insécuritaire», et «complètement contraire à ce qui peut assurer le fonctionnement de l'économie».

L'appel de Cantona irrite au maximum les grands dirigeants du pays, mais l'ancien Red Devil a au moins le mérite de se mouiller et de tenter de faire vaciller un système. Respect.

Fabien LEVEQUE