Bacary, tout d'abord, avec du recul, comment analyses-tu la défaite contre Birmingham en finale de Carling Cup?
Bacary SAGNA : "C'est une grosse déception. Tout le monde s'attendait à ce qu'Arsenal soulève son premier trophée depuis pas mal de temps. C'est dur à avaler. On avait les armes qu'il fallait pour gagner cette Coupe. Ce jour-là, on n'a pas vu le vrai Arsenal. Il nous a manqué pas mal de qualités. On n'a pas su supporter la pression qui était sur nous ce jour-là. Tout le monde parlait de nous, et nous voyait déjà vainqueur. Sauf qu'en foot, tu ne peux pas donner moins que l'adversaire. Ils étaient venus nous rentrer dedans, ils étaient venus pour nous tuer, un peu comme à la guerre! Ils ont réussi leur coup."
Tu te rappelles de cette 89e minute fatidique?
B. S. : " C'est un long ballon du gardien sur Zigic qui dévie dans l'espace. Laurent Koscielny veut dégager le ballon mais au dernier moment, notre gardien lui dit "laisse!". Bien sûr que les gens vont dire que c'est le premier fautif, parce qu'il est impliqué directement, mais on est tous fautifs! Ce n'est ni la faute du gardien, ni la faute de Laurent. On aurait pu tous faire un peu plus d'efforts."
Sur ton compte Twitter, après le match, tu as écrit, "j'ai honte, je suis désolé..."
B. S. : "Quand tu perds un match de cette manière-là, tu as honte, tu as envie de te cacher. Auprès des supporters, tu te sens mal. Ils sont toujours là, le stade est toujours plein. Quand ils attendent une Coupe de notre part, et que tu ne leur donnes pas, au bout du compte, tu es désolé."
T'en n'as pas marre non plus qu'on vous colle toujours cette étiquette de 'Raymond Poulidor du foot"? Qu'Arsenal ne sait pas gagner?
B. S. : "C'est rageant quand on sait qu'on a les qualités pour devenir l'une des meilleures équipes européennes et qu'aiu bout du compte on a rien. A la fin d'une carrière, on retient le nombre de trophées, pas le le nombre de matchs qu'on a bien joués. Et pour le moment, il n'y a pas du tout du trophée."
Qu'est-ce qu'il manque alors à Arsenal pour franchir ce cap et gagner enfin quelque chose?
B. S. : " Comparé aux années précédentes, on est plus guerriers, on est plus tueurs. Sur certains matchs, on sait se surpasser. Pour moi, c'est la pression qui a pris le dessus lors de cette finale dimanche dernier. "
Qu'est-ce-que tu as envie de répondre à Patrice Evra qui dit en permanence qu'Arsenal est une équipe de gamins?
B. S. : "Je n'ai rien à lui dire. Je le connais, il est assez chambreur. Et je suis sûr qu'au fond il aime Arsenal. Il aime jouer contre nous, c'est un compétiteur. La seule réponse que je pourrai lui donner, c'est sur le terrain."
Et mardi prochain, Barça-Arsenal, toute l'Europe attend ça...
B. S. : " On n'a pas peur. On s'est imposé au match aller. On va aller là-bas conquérants. On va essayer de jouer notre propre football, ne pas subir. C'est la meilleure équipe européenne, on sait à quoi s'attendre. On est parés pour se battre et passer ce tour. Il ne faut pas qu'on s'occupe d'eux. L'année dernière, on a trop subi, on a oublié que nous aussi on pouvait faire des belles choses et qu'on avait une belle équipe. Cette année, ça sera différent."
Il y aura un plan anti-Messi?
B. S. : "C'est le meilleur joueur du monde. Tout le monde connaît son talent. Moi, je n'ai pas peur. Mes coéquipiers n'ont pas peur. Quoi qu'il en soit, ça sera un combat."'
Propos recueillis à Londres par Fabien LEVEQUE