Depuis le 25 octobre, Tony Vairelles dort en prison. A la maison d'arrêt de Metz-Queuleu. Quasiment 4 mois entre 4 murs. Motif : tentative d'homicide.
Après un dîner dans le pavillon familial à Seichamps, dans la proche banlieue de Nancy, Guy et Muriel, les parents de Tony, acceptent samedi dernier la présence d'une caméra de Stade2 l'espace de 24h. Histoire de voir le quotidien de la tribu Vairelles en ce début d'année 2012.
Lundi, je repars donc pour Nancy. RDV est pris à 14h précises chez les Vairelles. 45 minutes de route pour rejoindre Metz. C'est la visite hebdomadaire pour aller voir Tony, enfermé avec 600 autres détenus. Leurs 3 autres fils (Giovan, Jimmy et Fabrice) sont en détention à Epinal, Bar-le-Duc et Nancy.
Au volant de sa berline, Guy craque : "Tout s'est écroulé pour nous. Jusqu'où ça va aller? C'est un cauchemar!" Les nerfs lâchent, des larmes puis un long silence. Il nous confie que la petite amie de Tony vit aussi très mal la situation : 3 semaines après l'incarcération, elle subit une fausse couche. Son fils de 6 ans et demi est traumatisé, il a pris 10 kilos depuis fin octobre.
Au centre pénitentiaire de Metz-Queuleu, impossible pour nous de rencontrer Tony. Il est prévenu, et n'a donc pas le droit de s'exprimer. Nous laissons Guy et Muriel entrer au parloir. Une heure plus tard, ils ressortent le visage marqué. Ils sont usés. 6 jours sur 7, ils rendent visite à leurs 4 fils en prison. Parcourant 1200 km par semaine.
De retour au domicile familial, Guy Vairelles est déjà reparti au combat. Il a reçu de nombreuses lettres de soutien et des témoignages troublants sur le passif des videurs du 4 As. Que s'est-il donc passé cette nuit du 22 au 23 octobre? Qui a tiré sur les portiers de la discothèque? Ces derniers sont catégoriques : ils désigent Tony et Fabrice Vairelles. Impossible selon les parents, qui croient à la thèse de la "machination" : "On veut détruire notre famille, mes fils ne sont pas des bandits!" affirme Muriel. Histoire troublante.
J'ai envie de croire à l'innocence de Tony, mais la justice a l'air sûre de son fait. J'ai rencontré mardi le vice-procureur de Nancy. Il est catégorique, le parquet possède suffisamment d'éléments à charge pour maintenir les 4 frères en détention : "il ne faut pas minimiser les faits. C'est une affaire criminelle. Ils risquent 30 ans de prison" me confie Yvon Calvet. Prochaine étape de l'instruction, des confrontations entre les videurs et les frères Vairelles. Est prévu également une reconstitution des faits. L'histoire est donc loin d'être terminée et sauf rebondissement judiciaire, Tony Vairelles risque de passer encore de longues nuits en prison. Triste affaire.