JO.Le grand Huit

 Premières impressions et ultimes  réminiscences à quelques heures de la cérémonie d’ouverture de la 27ème olympiade

Hier le soleil régnait en maître à Londres. Un petit tour sur les quais, au bord de la Tamise à deux pas du club France qui a établi ses quartiers à l’Oldbillingsgate, l’ancienne halle aux poissons. Le cœur de Londres avec le majestueux Tower Bridge en toile de fond me rappelle furieusement  Sydney.  

Le Club France s’est adapté au gigantisme en sacrifiant aux enjeux économiques qui gouvernent l’olympisme désormais. Un espace immense loué à prix d’or en plein centre ville. Un hall d’accueil digne des salons de la porte de Versailles dans lequel les généreux sponsors exhibent leurs produits. La plèbe déambule dans les allées en attendant le coup d’envoi des festivités. La famille olympique dispose au premier étage d’un quartier réservé. Plus grand-chose à voir avec mon premier club France. Un espace convivial   et cosy niché dans l’une des artères passantes de Séoul.

Les militaires en treillis,  tatoués et boutonneux, arborent au dessus de leur crâne rasé un béret surmonté d’un pompon étrange. Les contrôles de sécurité aux points névralgiques sont drastiques. Une demi-heure pour franchir le check point à l’entrée de l’IBC, le blockhaus qui abrite les télévisions. Les gamins se montrent intraitables. Pas question d’entamer la moindre négociation en cas d’objet prohibé par la liste noire anti-terroriste. Bouteille d’eau, ciseaux de couture. « No c’est no !! » Un arrière goût de l’Atlanta ultra sécuritaire.

L’Olympic Lane est respectée. La circulation s’écoule tant bien que mal. Les rames de métro sont bondées. Les plus fortunés ont déserté la ville. Les autres pris au piège d’embouteillages monstres s’engluent.  Le londonien durant les « Olympics » prend avec un flegme tout britannique son mal en patience. Remember Athènes.

Usain Bolt est paraît-il toujours aussi décontracté. Sa domination écornée  par Yohan Blake son camarade d’entraînement  fait pourtant  jaser. Le jamaïcain facétieux est-il toujours l’homme le plus rapide du monde ? Le documentaire diffusé jeudi soir sur France2  nous a fait découvrir un garçon attachant lavé du  strass qui colle à la peau des stars. Usain est d’abord un supporter inconditionnel des Red Devils, accessoirement un sprinter de talent. Frederick Carlton Lewis était-il à Los Angeles dans le même état d’esprit ?

Il pluviote aujourd’hui. Le ciel si rayonnant hier,  boude obstinément. Les prévisions météo sont assez pessimistes pour les jours à venir. Les JO ne se consomment pleinement qu’au soleil. Les chinois l’ont bien compris qui ont mobilisé à Pékin une armée de magiciens pour nettoyer le ciel de ses scories durant la quinzaine fantastique. Les chinois et leur taux de croissance à deux chiffres peuvent tout. La vieille et perfide Albion, un brin décadente,  sans doute un peu moins. La nouvelle  hiérarchie géopolitique se dessine d’abord dans la couleur du ciel.

Londres réussira t-elle ses Jeux ? L’excellence consisterait  pour elle à s’inspirer de Barcelone. La tâche parait à priori des plus compliquées. Des jeux à taille humaine, une brise légère, un dispositif estampillé  France Télévision des plus prometteur avec en point d’orgue, la diffusion des épreuves alternativement sur la 2 et la 3.

Barcelone c’était il y a tout juste 20 ans  tout juste. La ville habillée aux couleurs de l'Olympe a marqué mon esprit d’une trace indélébile. Le sacre de Marie Jo, l’émergence des Barjots. Charles Barkley  qui déambule sur les Ramblas bras dessus bras dessous avec Larry Bird. L’olympisme à son zénith.

Demain la première journée du tournoi de basketball nous offrira un alléchant USA-France. TP à l’assaut de LeBron. Et l’histoire qui recommence même si d’aucun estime que les exploits de la  Dream Team demeureront à jamais inégalés.

Publié par pmontel / Catégories : JO