A propos de la renégociation des droits de la champion’s league, qui est le grand vainqueur et qui est le dindon de la farce ?
Le dernier numéro du magazine « Le Point « s’offre sur ce sujet un 360 degrés assez savoureux.
Page 20 sous la plume de Claude Askolovitch, Charles Bietry mon ancien patron est dépeint comme un héraut de la sociale démocratie engagé dans un challenge insensé. « Faire du beau par le capitalisme et partant du réel, se fabriquer du rêve. » Et quelques lignes plus loin, le confident de Patrick Bruel à l’humeur allégorique de poursuivre. » Charlie le pragmatique danse avec le capital munificent. »
Dans le même opus, à la page 28 cette fois, Emmanuel Beretta à la plume moins lyrique mais plus acerbe, relaie la déception du clan Qatarien, celui qui délie les cordons de la bourse. « Dans la guerre des droits sportifs, quand tu tires, il ne faut pas blesser, il faut tuer ! »
L’employeur de Charles Bietry malgré un chèque de 61 millions d’euros ne cache pas son irritation de n’être pas parvenu à mettre KO Canal Plus son adversaire désigné.
La chaîne cryptée sentant le coup venir avait déplacé ses pions dorés vers le pré carré de TF1. La crème de la ligue des champions. Les 13 plus belles affiches de la compétition, finale incluse.
La Une qui se faisait tirer l’oreille devant la baisse tendancielle du taux d’audience avait préféré se retirer. Al-Jazira a beau communiquer sur les 133 matches acquis, Canal pour 50 millions d’euros, conservera la main sur les rencontres de prestige.
Et Beretta de conclure son papier par ce jugement sans appel. » Al-Jazira apparaît aujourd’hui pour ce qu’elle est : l’idiot utile du football européen. » Car comme toujours l’impitoyable concurrence profite au vendeur. L’UEFA en l’occurrence qui au lieu de 56 millions en empochera 111.
Quant au téléspectateur des chaînes gratuites, le contribuable ordinaire qui par le biais des investissements publics dans le football finance une partie de sa démesure, il sera contraint de mettre la main au portefeuille pour espérer suivre son feuilleton préféré.
Car ce que le Point ne dit pas, c’est que comme toujours il sera condamné à être le dindon de la farce.
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