Le sport dans tous ses états. Le stress généré par les enjeux modernes liés à la compétition est en train de dévoyer l'essentiel.
Le mot sport, rappelons le, a pour racine ethymologique, desport ce qui en vieux français signifie "Divertissement, plaisir physique ou de l'esprit". Le Parc des Princes ce samedi nous offert un scénario digne des plus grands thrillers. David réduit à 9 unités résistant héroiquement pendant plus d'une heure à Goliath au grand complet ou presque.
Question divertissement ou plaisir de l'esprit, les spectateurs pourvu qu'ils ne soient pas supporters, ont été servi. Pourtant à l'issue de la partie, le cerveau de Goliath a évoqué un climat de crise, remettant ouvertement en cause la pertinence de l'ensemble. " Oui il y a une crise, je n'ai pas de problème pour le dire... Vous n'êtes pas une équipe ! C'est un problème d'attitude!"
Beaucoup de soucis en perspective pour un club qui occupait encore pour quelques heures le fauteuil de leader de la ligue 1. Le sport professionnel moderne ne supporte plus la glorieuse incertitude du sport. Ce qui en définitive en faisait tout le sel. Un vainqueur engendre automatiquement un vaincu. A force de nier l'évidence, la gouvernance sportive se condamne au chaos.
Plutôt que d'apprendre à se nourrir d'une défaite pour mieux rebondir, les prétendus puissants se murent dans la rancoeur et l'impuissance. Les médias evidemment sont friands de ces scénarii catastrophes. Puisqu'il faut bien vivre et vendre, ils echaffaudent des hypothèses, font transpirer sous couvert d'anonymat des bruits de vestiaire.
Le même soir un joueur cadre de Montpellier a confié tout son ressentiment à l'un des envoyés spéciaux du quotidien l'Equipe en le frappant au visage. Le stress toujours et cette spirale négative qui entraîne par le fond le club aux résultats décevants. En cause, quelques indiscrétions glanées en amont évoquant le désamour entre les jambes et le cerveau de l'équipe. Le club a eu beau ensuite présenter ses excuses, le mal est fait.
Quitte à passer pour un pisse froid ou un rabat joie je persiste et je signe. Le sport reste avant tout une formidable passerelle pour ceux qui ne sont pas forcément nés au non moment, au bon endroit. Apprendre à perdre sur une aire de jeu à est sûrement le meilleur moyen d'anticiper les contre-pieds de la vie. Au lieu de cela l'athlète en devenir est conditionné à n'accepter que la victoire. Statistiquement il n'a donc à chaque fois qu'une chance sur deux d'être comblé.
On comprend alors mieux pourquoi certaines réponses innattendues provoquent des réactions imprévisbles et pathétiques. L'action se déroule sur un terrain de handball en Italie. Deux formation s'affrontent au plus haut niveau. Deux adversaires se marquent de près. Peut être se chambrent-ils ? L'attaquant soudain dépose une bise sur la joue du défenseur. L'autre offensé le repousse brutalement et se fait expulser. Une insulte, un coup de coude, pourquoi pas ? Mais une marque de tendresse est insupportable pour le sportif de haut niveau formaté depuis le plus jeune âge. Le défenseur humilié a ensuite baissé son short pour montrer au public qu'elles étaient encore bien en place. Qu'il était un homme en, définitive. Pas certain qu'il ait convaincu grand monde. Les amoureux de sport au sens strict du terme savent depuis longtemps qu'il faut revoir d'urgence la formation des élites. Et pourquoi pas en réhabilitant le "Big Bisou" ?