Le côté sombre du Qatar

Aux dernières nouvelles   David Beckham  s’entraînera pour la première fois mercredi prochain avec ses nouveaux collègues du PSG.  

Pour assister à ses premières foulées, il faudra présenter à l’entrée un sésame spécial, solliciter  une accréditation dans le jargon journalistique. Une grande première dans le championnat de France. Les  dirigeants qataris du club parisien comptent beaucoup sur leur dernière recrue pour peaufiner encore l’image de marque de l’émirat dans l’optique de la coupe du monde qu’ils organiseront en 2022.

Pour mieux comprendre cette démarche, il suffit d’ouvrir un livre d’économie. Un bien n’est précieux que s’il  engendre la rareté, ce qui explique ces exigences nouvelles pour un simple galop d’entraînement.

Car Beck est bien plus qu’un footballeur glamour. Le play-boy anglais   est avant tout un produit d’appel exhibé en vitrine, un joyau destiné à évacuer les aspérités alentours.

Le témoignage de l’ancien défenseur nancéen, Abdeslam Ouaddou recueilli par le quotidien l’Equipe daté du 9 février dernier, est à ce sujet  sans équivoque. Après plus de 2 ans passés dans le championnat local, Ouaddou a été remercié sans ménagement. 

» Sous prétexte qu’ils ont de l’argent, ils (les dirigeants locaux)  se croient tous permis. Pendant plus de 2 ans, j’ai vu des comportements choquants. Personne n’est à l’abri de se faire expulser du pays presque du jour au lendemain, parce que votre tête ne revient plus à quelqu’un. Et peu importe le métier que vous exercez ! Si vous êtes footballeur étranger, ils estiment que vous ne devez jamais être blessés. »

A l’exportation le paysage est évidemment très différent. Le  PSG made in Qatar dispense du rêve et de l’envie. L’équipe  se dirige sans problèmes vers le titre de champion. Le Parc affiche complet et les supporters se pâment devant Ibra qui Zlatane tout sur son passage.

Pourtant la menace plane toujours latente. Ancelotti, l’entraîneur, l’avoue en filigrane toujours dans l’Equipe.

« Oui j’ai envie de rester. Mais …je sais que, à la fin de saison, le club va décider s’il est content ou non de mon travail. Et s’il n’est pas content… » On ne saurait être plus explicite.

En attendant la Beckmania enfle un peu plus chaque jour. La meilleure façon sans doute de concerner  le continent asiatique au quotidien du PSG.  Les  informations concernant l’emploi du temps de Beck  se télescopent.

Bloqué par une tempête de neige  à New York, le nouveau milieu de terrain du PSG, pourrait finalement ne pas assister au match de mardi soir  en ligue des champions à Valence. Beck qui peaufinait en solitaire à Londres sa préparation physique avait du  faire un saut de puce à New York pour assister au défilé de mode pour la collection de sa femme Victoria.

Dure dure,  la vie de star planétaire. Après sa pige de 5 mois à Paris, il se murmure même que l’icône pourrait imiter Zidane et devenir l’un des ambassadeurs de l'émirat  dans l’optique de la future coupe du monde. Il risque alors d’être confronté à une toute autre réalité.

Si l’on en croit le témoignage de Sharan Burrow, la secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI) , la situation concernant les milliers de travailleurs émigrés enrôlés à Doha  pour la construction des stades,  est des plus préoccupantes

»Des passeports retenus à l’entrée du territoire, des conditions de travail inhumaines, des décès non signalés en pagaille… »

 

Si Beck,  souvent vanté pour son humanisme a le pouvoir ,sanglé dans son nouveau costume,  d’adoucir la destinée ne serait ce que d’un seul de ses pauvres diables, son premier entraînement mérite amplement l’accréditation exigée par la direction du club.

 

 

 

 

Publié par pmontel / Catégories : Football