Monaco 5 heures du mat ! Lendemain de meeting. Voilà 4 heures à peine que le repas de gala s'est achevé. Les athlètes les plus matinaux ont le visage fripé de ceux que l'alarme du réveil a tiré d'un profond sommeil.
Blanka Vlasic, la reine du saut en hauteur s'impatiente. Le chauffeur du car qui doit la conduire à l'aéroport peine à réaliser sa manoeuvre d'approche. Des voitures mal garées lui interdisent l'accès à l'hôtel Fairmont.
Des jeunes femmes court vêtues, perchés sur des talons hauts, font la sortie du casino. Les belles guettent aux aguets ceux qui feront peut être un jour leur bonne fortune.
Tout à Monaco participe de l'inaccessible quête. Impossible en plein jour de décrocher la lune. Elle s'est éclipsée sans prévenir, laissant le soin au soleil d'enlaidir ceux qui s'enfoncent trop tard dans la nuit.
Une voiture de sport soudain grille la politesse au chauffeur du car. Au volant un espoir de l'athlétisme au talent inouï . A ses côtés une retraitée des stades. Les deux manifestement viennent de faire connaissance. Démarche incertaine, ils empestent l'alcool, rient bruyamment, disparaissent main dans la main dans le hall de l'hôtel.
Blanka n'a pas raté une miette de la scène. Elle hausse les épaules, fataliste.Des histoires comme celles-là, elle pourrait sûrement en raconter des dizaines. Autant d'étoiles en formation attirées pas la lune, consumées par le soleil.
Un entraîneur commente à voix basse. "Celui-là il se blessera dans 2 ans et ne reviendra plus. A ce niveau de telles fautes se payent cash ! Le champion c'est celui qui anticipe, qui récupère et ne cède pas à l'appel des sirènes de la nuit!"
"Pourquoi ne pas l'avertir alors pendant qu'il en est temps? " Il hésite un instant." Je ne suis pas son père après tout !"
Le chauffeur a enfin réussi sa manoeuvre. Il est grand temps de rejoindre l'aéroport, de passer à autre chose. Les championnats du monde approchent
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