Le football, le seul sport en France, à supporter l’exposition en prime time, sur une chaîne généraliste est-il en train de devenir une discipline comme les autres ?
La question mérite clairement d’être posée. Epineux casse tête en tout cas pour TF1. Quel quart retour de ligue des champions retransmettre ?
A vrai dire, la chaîne leader en France n’a guère le choix. Le Real, Barca et Shalke ayant tué tout suspens et quasiment obtenu sur une seule rencontre leur billet pour les demies, tout porte à croire que TF1 choisira de diffuser à nouveau la rencontre 100% anglaise entre Manchester et Chelsea.
Et dans ce cas de figure, nouvelles angoisses en perspectives pour les décideurs de la chaîne, après l’audience enregistrée au match aller. Même pas 18% de part de marché.
Une misère, un accident industriel pour reprendre un terme, naguère avancé par la direction de la chaîne et passé depuis à la postérité.
La ligue des champions ne serait-elle plus rentable compte tenu des performances en dent de scie des clubs français et de l’overdose de foot à la télé ? Deux tendances lourdes qui entraîneront sans doute à terme un changement de stratégie, d’autant que le contrat d’exclusivité de la chaîne arrive à échéance à la fin de la prochaine saison.
Cette hypothèse à forte probabilité ne constitue pas une bonne affaire pour le monde du ballon puisqu’elle s’ajouterait au retrait programmé d’Orange des négociations concernant la ligue 1.
Le groupe Canal désormais seul en piste ayant les mains libres pour faire baisser le montant des droits alloués à la ligue. Sky Sports, en Angleterre, dans une position similaire vient d’obtenir une réduction substantielle de 75 millions d’euros (Pour un total consenti de 220 millions) pour ce qui concerne les droits d'exclusivité relatifs à l’équivalent de la D2 et D3 anglaise.
Ces coups de semonce conjugués aux endettements endémiques des clubs les plus prestigieux pourraient bientôt faire exploser un modèle économique soudain fragilisé.
En attendant des jours pas forcément meilleurs, TF1 peut escompter du côté des mesures d’audience, un sursaut d’orgueil lors des rencontres de demi-finale très attendues entre le Real et le Barca, deux clubs espagnols qui pour l’instant restent à l’écart de cette tourmente.