Nous avons quitté notre petit hôtel d’Abra Pampa à 6 heures du matin. Là, ça pique ! Deux degrés en dessous de zéro, ciel clair ; nous sommes en haute montagne bien que rien dans le décor ne le laisse apparaître.
Abra Pampa , c’est l’endroit où autos-camions et quads-motos se séparent. Tous seront partis de Salta, les autos et les camions retourneront vers Salta tandis que quads et motos poursuivront vers la frontière bolivienne et Uyuni.
Nous reprenons donc le road-book au km 250 de l’étape moto qui en totalise 467.
Il fait froid, donc, et la piste n’en finit pas de monter et de dévaler des petits cols qui s’enchaînent sans répit. Autour de nous des collines et au loin la partie centrale de la cordillière des Andes, massive, dressée comme une barrière vers le nord, la Bolivie.
Roulante au début la piste se ravine rapidement et il faudra ouvrir l’œil sur les ornières présentes un peu partout, disséminées sournoisement. Puis avant la frontière l’état du terrain redevient plus acceptable, plus roulant mais gare à la surchauffe des pneus : les cailloux sont là, en permanence, du gravier aux pierres coupantes. Et ce sera comme ça jusqu’au Rio Toroara qui matérialise la frontière entre Argentine et Bolivie. Les motos passeront cette frontière loin de toute habitation, il y aura un bureau de douane de campagne installé ici avec un CP et les concurrents n’auront qu’à présenter une contremarque éditée à Salta pour s’affranchir de leur passage. La pause durera 10 minutes tout au plus.
Après le Rio encore 110km pour atteindre Tupiza, terme de la spéciale. Il restera encore 200km de liaison pour rejoindre le bivouac d’Uyuni !
La partie bolivienne de cette étape sera plus facile à négocier que son pendant argentin. Je n’oserai pas écrire que ce sera facile mais en tous cas ce sera moins cassant. Au programme encore des montées, toujours des descentes de cols, des traversées de Rios, énormément de relances et de pilotage en glissade permanente. Physiquement l’étape s’annonce extrèmement éprouvante.
Les décors que nous avons traversés sont tout simplement somptueux. Montagnes arides et couvertes de cactus, vallées très vertes, larges rios et pour finir un paysage qui ressemble aux vallées Calchaquis argentines à l’approche de Tupiza en Bolivie. La longueur de l’étape fera sa difficulté d’autant qu’à leur arrivée à Uyuni, les motards ne bénéficieront pas de leur assistance. Il va donc falloir piloter vivement et sagement : ne pas s’épuiser, préserver sa mécanique pour avoir le moins de travail possible au bivouac et ménager ses pneumatiques car la boucle d’Uyuni s’annonce…sollicitante !