SUR LA ROUTE D'UYUNI

Avant d’atteindre le bivouac d’Uyuni , il y a une liaison. Une sacrée liaison.DSCF0952

Elle mène de Tupiza aux rives du salar d’Uyuni ; c’est par ceci qu’a commencé notre journée.

Départ 6h, température frisquette, lever de soleil augurant d’une journée magnifique.Photo 008

On ne parle jamais des liaisons, on a tort. Certaines d’entre elles peuvent s’avérer aussi éprouvantes que certaines spéciales. La route qui conduira les motards vers le bivouac n’en est pas une : c’est une piste, et ça change tout. 467km dans les bottes à la sortie de la spéciale et voilà qu’il faut repartir pour 200km sans le moindre petit bout de goudron. Ce ne serait pas très grave si la piste était droite et roulante ; c’est tout le contraire. Sous nos roues du gravier, des pierres, des ornières et surtout une route de montagne sinueuse, dangereuse, et peu propice à la récupération après 5h -au moins- d’efforts en course. Ce sera pourtant comme ça sur les 100 premiers kms et la traversée d’Atocha, seule ville étape si l’on peut dire de cette liaison pénible. 100 premiers kms où le ravin vous guette à chaque virage, où il faudra franchir plusieurs cols dépassant les 4000mètres d’altitude ! Pas le temps c’est sûr, d’admirer la majesté du Cerdo Chorolque, au loin, qui culmine à 5500 mètres…Photo 009DSCF0957

A la sortie d’Atocha, la piste s’adoucit. Plus plate, un peu plus lisse elle mène le voyageur sur un long plateau qui s’achève à Uyuni, le bivouac du jour, enfin !

Nous arrivons dans la ville à la mi-journée.Photo 012

La pause est brève : à peine le temps de jeter un coup d’œil au marché local et à la caserne du 3ème régiment d’infanterie qui abritera les motards lors de leur escale qu’il faut déjà s’élancer pour le début de la spéciale Uyuni-Calama. 490km à peu prés pour contourner le salar par l’ouest pour commencer.DSCF0935

Ici les pistes s’entremêlent, les « Y » sont nombreux, les carrefours et les embranchements à ne pas louper le sont tout autant. Après les 680km (spéciale et liaison additionnées) de la veille, il s’agira d’avoir gardé toute sa tête pour négocier les 100 premiers kms zigzaguant au milieu des élevages de lamas et des champs de quinoa. Dans cette partie du tracé, on est vite troublé par les changements de direction imposés par l’évitement des champs fraîchement ensemencés et celui des rios menaçant de se gorger d’eau en janvier. L’esprit du road-book est de faire le tour du salar en évitant au maximum les zones inondables. « Nous avons rencontré beaucoup de gens du coin, explique Etienne Lavigne, lors de nos différents passages ici depuis le début de l’année. On a passé quinze jours en tout autour du salar et le mini sondage effectué auprès des agriculteurs nous laisse à penser que la pluie arrive après le 25 janvier, mais nous prenons toutes les précautions nécessaires ».DSCF0940

De fait le road-book est à géométrie variable : très long en cas de pluie s’il faut contourner le salar qui mesure 130 km par 130 km ! plus court s’il fait sec, car on pourra couper en roulant plus ou moins longtemps sur le lac salé. Cette immensité blanche, éclatante, nous ne l’atteindrons que demain. Nous venons de traverser Rodéo, Challuma, Lipipuljio, Siguualpa et notre course s’achève à la lumière des phares dans un minuscule pueblo sur les rives du salar que nous ne voyons pas. Un récolteur de sel a eu pitié de nous. Nous avons installé nos tentes dans sa cour.

Publié par Jean-Francois Kerckaert / Catégories : Non classé