Les reconnaissances d’un Dakar commencent toujours de la même façon. Un long vol transatlantique et un enchaînement assez musclé dès le début. Cette année : changement d’aéroport à Buenos-Aires, vol intérieur jusque Cordoba, retrouvailles avec l’équipe des recos, chargement des voitures, et 230km de route plein sud pour –enfin- dormir à 70km du départ de la première spéciale du rallye.
Ce matin (mardi) nous attaquons donc les 260km du premier secteur chronométré du Dakar 2016. Ca commence avec les pistes dites « carrées ». Lignes droites de plusieurs kilomètres et changements de direction à angle droit, droite ou gauche, c’est selon. Sur une carte, le tracé de ce début d’étape ressemble à des figures géométriques très précises qui s’articulent autour d’une série d’angles à 45 degrés. Le début de l’édition 2016 ressemble beaucoup à la fin de l’édition 2015. L’an passé la dernière étape avait été amputée de moitié car ces pistes tracées au milieu des immensités de champs de colza supportent très mal la pluie : ici les orages sont une habitude et les pistes de glaise lisse se transforment immédiatement en patinoire. Impossible, même pour un 4X4, de tenir sa trajectoire. Idem pour les motards, si aguerris fussent-ils…
Ce matin, pas de pluie sur les 50 premiers km. De la boue, beaucoup : même en ligne droite on sentait les voitures chasser un brin…
Plus loin, la piste nous présente de jolies courbes. Adieu étendues de colza-ogm, voici les abords de la sierra chica qui mène vers Villa Carlos Paz. Avant d’entrer dans ces collines-montagnes, nous traversons quelques rios et à mesure que nous progressons la piste se fait plus étroite, plus sinueuse, plus cassante.
Altitude maximum aujourd’hui : 900mètres. Ce n’est pas grand’chose au regard de ce qui nous attend sur l’altiplano argentin ou bolivien mais cela suffit à prendre un grand plaisir de pilotage sur des chemins de crêtes, des montées et des descentes de petits cols.
Les changements de direction sont nombreux, le jeu de pistes proposé est d’un très bon niveau. Comme c’est désormais l’habitude, motos et autos auront quelques morceaux de parcours dissociés. Ce sera très très tourmenté par endroits pour les motos.
Au total un peu moins de 300km en huit heures pour nous. Lorsque notre moyenne est à ce point basse, cela veut dire qu’il y a beaucoup de notes et donc que le tracé peut être parfois…subtil. Il nous reste 30km à reconnaître demain car la nuit a interrompu notre course.
Dans la voiture qui ouvre le petit train des recos Tiziano Siviero et Marc Coma avaient le sourire : le « traceur » et le tout nouveau directeur de course ont préparé quelques jolis chausse-trappes… Je vous reparlerai de ce nouvel attelage à la tête des recos.
La première étape est très typée WRC. Pour autant, Sébastien Loeb, qui vient d’officialiser sa participation au Dakar avec Peugeot, devra redoubler de méfiance : 2h30 de spéciale, de concentration, d’effort mental et physique, c’est très différent du championnat du monde des rallyes…
