DUNES DANS LE BROUILLARD

Après avoir laissé l’étape 3 en Standby depuis une journée et demie, nous revoici sur sa trace. On a de nouveau dormi à Paracas et on repart à l’assaut d’autres dunes, d’autres trajectoires hors-piste, d’autres galères, on le sait. Plus inattendu : le brouillard au départ de la SS B de l’étape 3. C’est toujours étrange de naviguer dans un océan de sable sans y voir au loin. On subit beaucoup plus et une petite difficulté peut vous arrêter longtemps alors une grande difficulté…

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La grande difficulté est là après une bonne heure de grisaille. Une descente étroite pour tomber dans un canyon de sable ; C’est compliqué pour les camions. Marc Coma vient prendre conseil à la portière de Patrick Juillet. Le Franc Comtois, mécanicien de l’équipe, est aussi « l’œil »des camions ; il en a piloté, surtout en reconnaissances et il maîtrise le sujet ; « Marc m’a demandé si je pensais que ça passait ici. Mieux descendre un peu plus tôt et encore, ça risque d’être chaud pour les deux ou trois premiers à passer mais une fois que le passage sera un peu élargi, ça ira. »

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Patrick Juillet

 

Coma tient compte de l’avis de Patrick et modifie légèrement la trace. On repart avec cette confidence du Directeur de course. « C’est toujours difficile de se faire une idée très précise du passage de la course entière. Patrick est très précieux car il a une très bonne vision de ce que ça donne pour les camions. »

Le soleil commence à faire son effet. Le brouillard venu du Pacifique s’étiole comme chaque matin d’hiver austral. On y voit plus clair en descendant à nouveau vers l’Océan. On se fait pièger à un endroit que l’on croyait facile et on roule enfin en bord de mer. Pause pique-nique, on papote avec le gardien d’une cabane de pêcheur. Un drôle de vieux bonhomme qui nous parle de Dieu et de l’Océan. Le temps s’est arrêté mais pas longtemps…Coma n’aime pas perdre la concentration, comme il dit…

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On n’arrivera pas à boucler les 215km de la deuxième partie de l’étape 3 en une seule journée. Après l’océan, une piste nous a fait croire que ce serait un peu moins dur mais la piste nous a quittés… Une nouvelle partie de zigzag dans les dunes, encore des ensablements, des demi-tours pour aller aider les autres ou des minutes à attendre que les autres viennent nous aider. Ce début de Dakar est terrible. On dort au creux d’un cirque de sable. Maïki déterre un petit scorpion de sa cache de sable pour le montrer à nous autres, les gringos. Il fait doux. Le décor est somptueux. La nuit sera étoilée, donc magnifique.

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