Jean Fernandez est un obsédé du travail, l'esprit constamment occupé par le ballon rond. Ce matin, jour de match, debout 6h30, ballade à pied jusqu'à San Siro : "j'ai vu des matchs mémorables ici", dit-il. "Quand j'entraînais Cannes, je venais ici en voiture avec Arsène Wenger pour voir jouer le grand Milan. J'ai même passé une semaine à Milanello pour observer les entraînements d'Arrigo Sacchi à l'époque. C'était extraordinaire."
Je passerai des heures à écouter Jean Fernandez parler football. C'est un délice. Hier soir, je le retrouve dans le hall de l'hôtel Melia, il s'apprête à vite remonter dans sa chambre pour ne pas rater le coup d'envoi du match de l'Inter face à Twente. Finalement, il passera une heure à discuter passionnément de son équipe à 24h du choc face à l'AC Milan : "ça va être un moment unique dans leur vie, il faut qu'ils en profitent au maximum!" Jean Fernandez est profondément humain aussi. Il a vu les générations de footballeurs défiler, évoluer, dériver : "je vois de moins en moins de passionnés de foot dans mon vestiaire. Aujourdh'ui, je dois en avoir quatre avec Hengbart, Pedretti, Sorin et Mignot. Les plus jeunes préfèrent parler bagnole, immobilier,...on est dans le bling bling maintenant." Quoi qu'il soit, il prend toujours autant de plaisir sur terrain, habité par son amour du ballon rond.
Ce matin,j'ai retrouvé Jean Fernandez plongé dans le match Cesena-AC Milan du week-end dernier. Les débuts des Quatre Fantastiques ont été laborieux, l'entraîneur auxerrois l'a bien noté. Comme il a surtout noté que les joueurs de l'effectif milanais cumulent 900 matchs de Ligue des Champions. Côté auxerrois, on arrive à 19. Un autre monde. Mais tout est possible. Ce soir, devant plus de 60 000 personnes à San Siro, l'AJA peut faire un coup face à une équipe encore en rodage. Je le souhaite, car un homme mérite davantage de reconnaissance : Jean Fernandez, un super formateur, un excellent entraineur, un mec bien.
Fabien LEVEQUE