Yoann Gourcuff est toujours aussi énigmatique. A Montpellier, il était le grand absent sur la feuille de match. Forfait de dernière minute, une douleur ressentie "au tendon derrière un genou droit", dixit Rémi Garde. Le coach des Gones est de plus en plus agacé d'évoquer le cas Gourcuff à chaque conférence de presse. Hier soir, il était incapable de nous en dire plus sur la durée d'indisponibilité de son milieu de terrain. Puis, en soufflant, il a précisé que oui tout de même il "compte sur lui jusqu'à la fin de saison".
Drôle de saison encore pour Gourcuff qui n'a retrouvé la compétition que mi-octobre. Avec un temps de jeu en dents de scie. Le Breton n'a été titulaire que 10 fois sur les 31 matchs disputés par l'OL depuis le début de saison. Mercredi soir, en Coupe de la Ligue face à Lille, sa prestation était pourtant encourageante. Une heure de jeu, dont 50 minutes au poste inhabituel de milieu droit après l'expulsion de Dabo. Gourcuff acclamé même par une partie du public lyonnais. Après le match, voilà ce qu'il me confiait dans les couloirs de Gerland : "J'espère enchaîner les matchs. Il faut que je récupère le rythme, que j'accumule de la confiance, pour que je retrouve toutes mes sensations avec le ballon. L'Euro? Je pars de loin. Mais c'est un objectif. L'équipe de France, c'est très important pour moi."
Quelques minutes auparavant, justement Jean-Michel Aulas me disait qu'il était "persuadé que Gourcuff allait remonter la pente pour aller jusqu'à l'Euro". Je me permets alors de lui glisser que son rendement est assez quelconque depuis plusieurs semaines et que les rumeurs de départ enflaient durant ce mercato. Du tac au tac, JMA rétorque : "C'est moi qui décide. Il ne souhaite pas partir et je ne souhaite pas le faire partir. Il y a 100% de chances pour qu'il soit avec nous jusqu'en juin!"C'est clair et net.
Alors on attend désormais le grand come-back du beau gosse du foot français, dont les ventes de maillot sont en chute libre à l'OL Store. Loin derrière Lisandro, Bastos et LLoris. A 500 000 Euros brut par mois (plus un transfert sec de 22 millions d'Euros), il faut sauver le soldat Gourcuff. Et celui qui y croit le plus, c'est son pote Jimmy Briand (ancien collègue du centre de formation rennais). Non, selon lui, il n'est pas isolé dans le vestiaire : "Il est toujours de bonne humeur. Tout le monde pense qu'il est malheureux, mais non. Il travaille juste pour retrouver son niveau. Et moi, je sais qu'il ne lâchera pas". J'attends toujours le déclic.