La guerre de Sessegnon n’a pas cessé, c’est sûr !

 Une perte sèche à croire le journal Le Parisien de l’ordre de  4876 euros par jour ordinaire qui atteindrait 19500 euros un jour de match. De quoi sans doute susciter la compassion de tous les actifs qui reçoivent  à peu près en 10 ans ce que Sessegnon touche en un mois à Paris soit 190000 euros  et encore sans compter les primes.  Mais arrêtons d’être si terre à terre et écoutons les arguments de  celui qui se déclare victime.

« Je suis toujours blessé par cette histoire. L’homme a été touché. On ne m’a pas respecté. » L’histoire en question est une sévère altercation  qui remonte à décembre dernier. Si l’on en croit le journal  l’Equipe cette fois Antoine Kombouaré, l’entraîneur du PSG,  aurait disjoncté, traitant le joueur béninois d’enc…et de joueur de m… sans que toutefois  ces noms d’oiseau ne  fassent la une du journal.

Ainsi donc, la réciproque est vraie. Le « va te faire enc…fils de p… » d’Anelka à destination de Domenech  peut se conjuguer dans les deux sens, à une  différence près toutefois. Domenech bon prince n’avait pas protesté outre mesure, arguant qu’il ne s’agissait en l’espèce que de réactions à chaud qui auraient du rester dans l’intimité du vestiaire. Sessegnon en a décidé autrement, jugeant l’affaire suffisamment grave pour l’étaler sur la place publique et  décider de rompre de facto son contrat en décrétant  ne plus vouloir jouer sous les couleurs parisiennes.

« On m’a manqué de respect ! »  Affirme t-il. A force d’utiliser ce mot à tort et à travers, il a perdu l’essentiel de sa substance.  Les joueurs n’évoquent jamais le respect du maillot ou du club lorsqu’il s’agit de réaliser une plus value généreuse lors d’un transfert. Le respect aujourd’hui se résume hélas aux nombres de zéros alignés derrière un chiffre,  au bas d’un contrat à parapher.
A la fin de la saison 2009 Sessegnon avait  déjà exigé de la part de ses dirigeants une substantielle augmentation de salaire considérant que les 120000 euros qu’il touchait par mois à l’époque n‘étaient rien en regard des 260000 de Giuly ou des 250000 de Kezman. Les dirigeants du PSG avaient rétorqué que le joueur avait également touché en début de saison une prime de 850000 euros à la signature.  Alors de  grâce cessons Sessegnon  de masquer les vrais problèmes.  Son contrat  avec le PSG court jusqu’en 2013  et son agent lui a dégotté d’autres opportunités. Rien que du très classique. Alors pourquoi parler  d’offense grave ?

Kombouaré  a plusieurs fois tenté de joindre Sessegnon pour s’excuser, en vain. Il est vraisemblable que la victime (sic) demeurera inflexible tant que Aston Villa ou Newcastle resteront sur les rangs pour  lui faire signer  un juteux contrat à la hauteur de son talent.  Tout cela est finalement de bonne guerre et ne nous regarderait pas plus que cela s’il n’y avait toujours en filigrane l’exemplarité du champion constamment mise entre parenthèse.

La fondation Terra Nova parmi ses propositions pour rénover le football, met en avant l’exemplarité des stars, vecteur fortement  influent sur la jeunesse et stigmatise l’individualisme forcené, l’argent roi, la victoire à tout prix, le culte de la jouissance. Tout  ce qui concourt hélas, dans le monde pro  du ballon,  à manquer  de respect  à   ces gamins  qui ont choisi de vénérer des idoles si vénales. Il semble urgent d’assurer à nos stars en devenir une formation civique  pour espérer redonner au mot respect, son sens véritable.
 

Publié par pmontel / Catégories : Football