On serait tenté de pencher pour la seconde hypothèse. Les championnats anglais et espagnols se taillent désormais régulièrement la part du lion dans le sprint final de la ligue des champions. Trois clubs anglais contre deux espagnols encore qualifiés cette année avec côté ibérique, en filigrane, la domination insolente de Barcelone. Derrière les italiens et les allemands en net retrait se font talonner par les championnats émergents. L’Ukraine avec Donetsk en ligue des champions et Kiev en Coupe Europa et à un degré moindre la Russie avec la présence du Spartak dans l’épreuve de consolation. Le Portugal qui dans cette compétition pour clubs moins huppés place d’ailleurs trois représentants, fait désormais figure de leader du peloton de chasse juste devant les Pays Bas très tonique avec deux clubs représentés.
Et la France ? Lyon et l’OM ont échoué aux portes des quarts de l’épreuve reine. Lyon nettement face au Real en ayant cette saison, en encaissant trop souvent de sérieux revers à l’extérieur (Madrid, Lisbonne, Gelsenkirchen). L’OM sans totalement démériter face à une formation de Manchester, pourtant très en deçà de sa réputation. Quant au PSG il n’a pu en coupe Europa franchir l’obstacle du Benfica.
Ces trois formations occupent pourtant les places d’honneur du championnat national. Le leader actuel Lille a même été stoppé plus tôt encore face au modeste PSV Eindhoven. Seul Rennes parmi les formations de pointe cette saison n’a pas été testé.
Nous sommes à l’évidence très loin du rêve de Frédéric Thiriez le président de la ligue qui dans son projet Footpro 2012 imaginait bientôt voir un club tricolore succéder prochainement au Marseille de 93.
Dans ces périodes de disette les mêmes interrogations reviennent lancinantes. Les résultats seraient-ils identiques à endettement comparable ? Le Real, Manchester ou Chelsea ne se trouvent pas de facto en position de hors jeu ?
Michel Platini le président de l’UEFA invité de Stade 2 dimanche prochain promet de se montrer beaucoup plus sévère dans ce domaine à l’avenir.
Restent d’autres fossés bien moins évidents à combler et quelques voeux pieux difficilement exauçables.
Une fiscalité plus harmonieuse dans l’Europe du football. L'accession des clubs les plus performants à la propriété de leurs enceintes sportives. La refonte de l'esprit du jeu pour déboucher sur une meilleure qualité globale de spectacle ce qui pourrait accroître l’assiduité du public et par ricochet peser sur le montant des droits télé. Bref influer à long terme sur une culture foot un peu étriquée qui ne supporte pas aujourd’hui la comparaison avec l’Espagne ou l’Angleterre.
Une affaire de très longue haleine donc. Ce n’est qu’à ce prix qu’un club français aura une chance de remporter un jour la ligue des champions. Mais au fait le jeu ne vaut-il vraiment la chandelle ?