Je mets pour ma part un point d’honneur à engager le dialogue avec tous ceux qui le souhaitent à la condition que ce dernier naturellement ne tourne pas au règlement de comptes inutile, ne se limite pas aux insultes stériles qui hélas le plus souvent demeurent anonymes.
Je bannis de la même manière tout ce qui peut de près ou de loin s’apparenter au racisme, tant cette philosophie pathétique ne trouve pas sa place dans la société dans laquelle je souhaite évoluer.
Ces contacts sans protocole ni intermédiaires me rappellent les débuts de Stade 2 au milieu des années 70. La télévision en France se résumait alors à deux canaux de diffusion et les mesures « Audimat » n’existaient pas encore. A la fin des Stade 2 de l'époque des discussions improvisées se déroulaient dans la rue Jean Goujon où une poignée de téléspectateurs était certaine de rencontrer les journalistes vedettes de l’émission.
Si je suis devenu aujourd’hui un adepte convaincu des réseaux sociaux c’est sans doute par nostalgie de cette époque révolue. Car même s’il s’agit d’un univers virtuel, je me retrouve via Facebook ou dans les post de ce blog en prise directe avec tous ceux que je ne côtoie que fortuitement dans les travées d’une enceinte sportive ou plus frustrant encore ceux que je devine seulement derrière le rouge d’une caméra.
La même forme de proximité existait il y a quelques annéesentre les champions et ceux qui étaient chargés de commenter leurs exploits. Il n’était pas rare que journalistes et athlètes se retrouvent pour déjeuner ou même partent en vacances ensemble à l’occasion. Cette complicité peut faire sourire aujourd’hui notamment pour ce qui concerne les disciplines reines.
Chaque athlète pour peu qu’il acquiert un début de notoriété et donc un poids économique dresse autour de lui une véritable forteresse. Il s’entoure d’un agent, d’un attaché de presse, voire d’un juriste. Le contact simple et direct est devenu une gageure. Quant au domaine de l’affect, il est exclu des éventuelles relations tant le fossé s’est creusé en terme de rémunération et d’exclusivités diverses.
Lors des obsèques de Roger Couderc, le chantre de l'ovale, l’équipe de France de rugby au grand complet était présente, émue et recueillie. Lors plus récemment de celles de Patrick Knaff, spécialiste du ski, le nombre de médaillés olympiques qui avait tenu à rendre hommage à notre ami était impressionnant. Ce qui est encore imaginable pour les disciplines les moins exposées, ne l’est plus pour celles qui crèvent l’écran et génèrent de l’audience.
J’avais juste aujourd'hui envie de demander à tous ces champions privilégiés qui évoluent sur une autre planète d’accepter de temps en temps de redescendre sur terre. Pas seulement en s’épanchant devant les micros tendus mais en profitant des réseaux sociaux pour prendre en compte le témoignage de tous les passionnés de sport, de ceux qui en définitive leur permettent de bien vivre.