I love Marion

La place de leader est vacante dans le petit monde du tennis féminin.
Caroline, la danoise inconnue classée numéro 1, court toujours après la notoriété et  une première victoire  en grand chelem. Justine et Kim les sœurs ennemies sont à l’image de la Belgique en panne d’exécutif. Les Williams sisters peinent pour revenir au premier plan. L’ombre de Na Li s’échine à leur chercher des noises (Merci Bashung)  même si la mondialisation n’est pas encore pour demain dans le petit univers de la balle jaune. Enfin si Maria a fait des émules à l’Est, aucune de ces répliques blondes n’est encore parvenue à passer la rampe.
Alors qui ? Je vous propose Marion entraînée par son papa Walter. Au pays des stéréotypes sur papier glacé, un retour aux vertus artisanales s’avère vivifiant. Voilà un couple anachronique qui n’a jamais cédé aux sirènes du monde professionnel. Pas d’entraîneur patenté, de staff spécialisé, de modèles de jeu éprouvés.
Les gestes parasites de Marion sur le court peuvent même prêter à sourire. Ces revers à blanc réalisés entre chaque point comme si elle chassait des démons invisibles. Ses sautillements de petit rat en tutu, les jambes écartées et fléchies,  en préparation  de  retour.  Cette demi révérence, jambe gauche tendue avant d’exécuter son geste de service. La cuisse qui frappe l’abdomen en même temps que ses poings se crispent et que la bouche s’entrouvre lorsque Marion remporte un point important.
Tout cela pourrait confiner  à la caricature, comme la casquette élimée de Walter qui coiffe le visage de l’éternel adolescent   qui refuse d’être en phase avec son temps. Mais plutôt que de sourire, les adversaires des Bartoli grimacent désormais.
Marion est venue à bout de Serena Williams sur le gazon de Wimbledon, comme elle avait écarté des balles de match lors de ses deux tours précédents. Avec une énergie et une détermination peu commune.
Walter en tribunes s’adapte aux humeurs de sa fille chérie. Il se tient littéralement à son service. Quand exaspérée, elle lui fait signe de dégager , il obtempère. Lorsqu’elle lui rend publiquement hommage, il fond.
Ceux qui ont vis-à-vis des Bartoli la critique au bord des lèvres, n’ont rien compris à cet amour pur et  éperdu.
L’amour de l’artisanat à l’ancienne, du travail bien fait.  Si  Marion était une  héroïne de bande dessinée , elle serait à coup sûr la soeur d'Astérix,  celle qui résiste envers et contre tout.  Voici pourquoi en ces périodes de campagne électorale je vote Marion !
Publié par pmontel / Catégories : Tennis