Quelle langue parle donc le Liévremont ? S’interroge t-on ça et là ces derniers temps sur la toile et dans les gazettes. Lorsque le sélectionneur du quinze de France répond vertement en conférence de presse à l’un de nos confrères sur le mode « Tu m’emmerdes avec ta question ! » cherche t-il en focalisant l’attention sur lui à protéger son groupe ou pète t-il les plombs tout simplement ?
Et s’il existait une troisième voie, singulièrement ignorée car quelque peu taboue ? Un de mes amis sur Facebook m’a signalé qu’il semblerait que le confrère vilipendé soit coutumier du fait, qu’il ait été déjà déclaré personne non grata à l’occasion d’autres évènements sportifs d’envergure qui n’avaient rien à voir avec le rugby.
Sans chercher forcément à l’incriminer, il me semble juste de ne pas nier l’existence d’un émetteur par nature imparfait lorsque l’on évoque la défectuosité d’un récepteur. Pour avoir évidemment assisté à moult conférences de presse, force est de constater que toutes les questions posées sont loin d’être toutes aussi pertinentes.
Certains confrères sont en forme, d’autres moins qui ressassent en boucle les mêmes platitudes. Comme dans toutes professions, celle de journaliste professionnel est disparate.
A l’occasion d’évènements sportifs d’une telle ampleur les envoyés spéciaux se bousculent. Se côtoient alors les habitués et les invités occasionnels et parmi ces derniers ceux qui cherchent à toute force à faire claquer la petite phrase, celle qui fera le buzz ou les choux gras d’une chronique entre deux rencontres des bleus.
Vis-à-vis de ce petit jeu dangereux, il convient selon moi d’adopter la plus grande réserve et la plus grande prudence. Il ne faudrait pas condamner trop hâtivement Marc Liévremont. Pour l’avoir croisé à plusieurs reprises, l’homme est loin d’être cynique ou cyclothymique. Il a de plus quelques raisons de se trouver sous tension. Ce n’est tout de même pas de sa faute si le grand public a appris le nom de son remplaçant avant qu’il n’entame sa dernière campagne !
Et puis pour l’heure son équipe est parfaitement en phase sur son tableau de marche. Tous les observateurs plaçaient la France à la deuxième place de son groupe appelée à affronter l’Angleterre en quart de finale.
Seule L’Australie surprise par l’Irlande ne sera pas au rendez vous d’une éventuelle demi-finale. Du pain béni pour le sélectionneur ? C’est encore trop tôt pour le dire. Une chose semble certaine en revanche.
A trop vouloir comparer les trajectoires de Liévremont et de Domenech, on prend le risque d'en faire un Jacquet, sélectionneur éreinté par la presse, victorieux quelques semaines plus tard de la coupe du monde de football.
Pour reprendre l’une des expressions préférées de mon regretté confrère Bernard Père. C’est toujours à la fin du bal qu’on paye les musiciens !