Casque d’or patientait depuis 10 minutes dans le petit coin interview aménagé pour l’occasion à deux pas de chez lui à Sainte Maxime.

Sur le plateau de Stade 2, je profitai de cette aubaine pour observer à la dérobée l’une des légendes vivantes de l’ovale, l’un de ces champions d’exception qui m’avait fait aimé le sport passionnément.

L’ancien troisième ligne aile de devoir du quinze de France, le visage buriné et couturé de s’être tant frotté en mêlée avait conservé dans ses yeux l’émerveillement de l’enfance.

Rien étonnant alors qu’ensuite Jean Pierre Rives soit devenu sculpteur. L’artiste est avant tout un homme qui rechignant à vieillir, échappe à la nostalgie en  se réfugiant dans ses rêves.

Lionel Chamoulaud ouvrant la page rugby  donna enfin la parole au casque d’or de notre adolescence. Alors par quelques formules bien senties, le  fils spirituel de Roger Couderc, prenant le contre pied  des experts de tous poils remit en perspective le quart de finale à venir.

Quels peine-à-jouir nous étions à calomnier une équipe qui de toute évidence conservait encore toutes ses chances dans la plus noble des compétitions ! Une équipe talentueuse qui à n’en pas douter allait prendre enfin ses responsabilités pour bouter hors du tournoi, une si vieille connaissance,  notre meilleur ennemi. La perfide Albion. 

Le discours de Rives parut si convaincant par ses temps de sinistrose qu’on eut envie  de le « copier coller »  pour l’envoyer illico  à Marc Liévremont qui pourrait  l'utiliser comme causerie d'avant match dans le vestiaire .

Plutôt que de ruminer les rendez vous manqués plutôt se projeter avec envie et flamboyance vers celui à venir.

Jean Pierre Rives  n’avait fait rien d’autre que de répéter les mots  qu’auraient prononcé Roger Couderc, le chantre du rugby, s’il avait été encore de ce monde. L’espace d’une seconde je me demandai si ces deux là n’entretenaient pas d’ailleurs au delà des mondes une connexion secrète. 

Mais peu importait en réalité ! Casque d’or par cette parenthèse enchantée  avait rendu l’avenir plus souriant. Tant qu’il subsistait de l’espoir, il était en rugby comme ailleurs interdit de renoncer.

 Nous étions tous,  tout à coup conviés à voyager dans la mêlée de ses  rêves. En cherchant bien,  nous avions tous  quelque part enfouies au fond de nous, les clés du camion. Le plus dur  était juste de les retrouver.

« Et en avant Guingamp ! « Conclut malicieux Casque d’Or qui par son soleil venait brutalement de rejeter dans son ombre tous les détracteurs du quinze de France.