Noël approche et avec lui le temps des rêves et des cadeaux. Le prochain mercato d’hiver ouvre des perspectives intéressantes pour les clubs de football les plus fortunés.
Le PSG made in Qatar veut poursuivre son embellie. Le staff parisien lorgne vers Beckham qui malgré ses 36 printemps suscite toujours les convoitises, même si en l’occurrence en faisant signer l’icône metrosexuelle, il s’agit plus d’acquérir une marque qu’un footballeur au sens strict.
Dans le sport hyper professionnalisé, l’athlète tend à devenir une marchandise. De luxe certes mais une marchandise tout de même !
Prenez Carlos Tevez qui se trouve également sur les tablettes du PSG. En bisbille avec son entraîneur Mancini, l’attaquant argentin s’éloigne chaque jour davantage de Manchester City. Le club impuissant à le retenir et à contrôler ses dérapages, l’a suspendu deux semaines histoire de ne pas trop perdre la face.
Du coup l’apache est parti se reposer en Argentine dans sa famille en attendant que les enchères s’emballent. Le cas du fantasque argentin illustre à la perfection la marchandisation galopante du joueur de football. Tevez aujourd’hui se trouve prisonnier de luxe d’un système implacable.
C’est un bien meuble au sens juridique du terme. Le joueur est la propriété de la société MSI, une structure financière qui appartient à un mystérieux homme d’affaires irano britannique Kia Joorabchia.
Ainsi de River Plate à Manchester City, Carlos Tevez ne s’est jamais réellement appartenu. C’est un joueur proposé en location depuis le début de sa carrière, contraint de transiter de clubs en clubs au gré des envies de son propriétaire qui à chaque transfert encaisse évidemment une commission jackpot.
Pas question alors que Carlito ne s’enracine quelque part au risque de n’être plus à l’avenir qu’un immeuble bien moins attractif en terme de rentabilité. Au plan strictement salarial Tevez n’est pas à plaindre puisqu’il émarge à 13 millions d’euros par an.
Mais l’essentiel évidemment est ailleurs. La dimension humaine des transactions a totalement disparu et on peut aisément imaginer les pressions qu’a du subir l’apache pour migrer au plus vite vers d’autres cieux.
Dans ce système indigne à trois intervenants. (Le joueur, le propriétaire du joueur et le club qui l’héberge) Qui se soucie vraiment du bien être véritable du manieur de balle ?
Pour ce qui est du cas Tevez, cette situation a été rendue possible par la grande fragilité psychologique du joueur lui-même. Tevez a connu durant son enfance la très grande pauvreté des bidonvilles. Si son génie du ballon l’a extirpé de la misère, l’homme âgé de 27 ans est encore quasiment analphabète et constitue une proie facile pour le monde des affaires et de la finance.
Personne à ma connaissance ne s’est encore inquiété de savoir si Tevez avait reçu une formation quelconque pour accompagner son après football.
Si les instances du football n’y prennent pas garde bientôt comme pour les purs sangs, des investisseurs sans états d’âme se partageront la bête. Les plus fortunés achèterons une jambe de champions, d’autres se contenteront de parties moins nobles.
Et que deviendra le footballeur dans tout cela ? Un bien meuble sans importance.