Pendant que Peggy sue mais à l’écart, placé en quarantaine, coupé du quotidien de l‘équipe première du PSG , Vikash contre attaque dans une véhémente lettre ouverte parue dans le quotidien l’Equipe, la semaine dernière.
Surfant sur le statut de pestiféré accolé dans le dos de l’attaquant Luyindula, Dhorasso entonne un hymne vibrant dont le refrain en substance se résume à un « Footballeurs de tous les pays unissez vous ! »
Vikash s’indigne du fait que le footballeur pro moderne aujourd’hui soit devenu « Un individu isolé, sans attaches, sans affects, hyper mobile, le produit idéal d’un marché mondialisé qui n’en demandait pas tant… » Bref une marchandise comme une autre…
Pas faux évidemment. Un confrère me rapportait l’autre jour l’anecdote de ce serveur d’un restaurant parisien à la mode qui cotoyait régulièrement un proche de la famille princière du Qatar qui avait ses habitudes dans son établissement. A force de le questionner sur le devenir du PSG, l’homme finit par lâcher. » Oui pour l’anglais c’est acté ! » « L’anglais, quel anglais ? »
Impossible de se souvenir seulement de son nom ! Quelle importance de toute façon ? Tout Beckham qu’il était le transfert en passe d’être conclu se résumait à un investissement juteux. « Je suis une marque et alors ? » Confiait à Rodolphe Gaudin depuis son exil californien le spice boy dans Stade 2 dimanche dernier.
Difficile dans ces conditions d’imaginer Beck se solidariser du traitement infligé à Peggy.
L’exposition en vitrine des marchandises du ballon rond reste toutefois très enviable. En ces périodes de disette, beaucoup pour ce tarif se contenteraient de ces indignités.
Récemment M6 dans un reportage édifiant retraçait les tribulations du soldat Eto’o estampillé marchandise très haut de gamme, exilée au Daguestan.
La star du football camerounais qui vit en réalité à Moscou, très loin des bases de son club , s’inquiétait que la température de la piscine intérieure de son triplex de 300 mètres carrés en centre ville, n’atteigne pas 30 dégrés comme il l’avait formellement exigé.
Possible que cet incident majeur ait découragé Anelka de venir le renforcer cette équipe sans passé ni mémoire. L’ex attaquant vedette de Chelsea est annoncé pour bientôt à Shanghai, dans un éldorado à la croissance tonique où le cœur du fooball business ne tardera pas à prendre ses quartiers délaissant la vieille Europe endettée en pleine décrépitude financière.
La Chine supplantera aisément le Daguestan trop sulfureux et le Qatar trop austère. On comprend mieux dès lors pourquoi Sepp Blatter déblatère à tout va.
Le grand patron de la multinationale FIFA, qui n’en est pas à son coup d’essai, vient de justifier de façon pathétique le racisme qui rampe sous le gazon des vertes pelouses. Toutes les saloperies deversées ne le seraient que dans le feu de l’action. Au coup de sifflet final, on se sert la main et on passe à autre chose. Assertion effrayante et irresponsable qui n’a d’autre objectif que de pas tuer la poule aux œufs d’or. Et qu’importe s’ils sont en réalité menacés de pourrissement.
Blatter le cynique aurait pu ajouter que de toute façon les marchandises ne pensent pas et que par conséquent par ricochet l’appel à la révolte des fooballeurs prôné par Vikash Dhorasoo relève de la pure utopie.