Mourad Boudjellal très remonté en conférence de presse, après la défaite de Toulon en finale du top 14, a ciblé clairement ses adversaires. Rien à voir avec le Stade Toulousain qui collectionne imperturbablement les Brennus. C’est l’intelligentsia du rugby qui, à l’en croire, lui reproche de faire tâche dans le système, qui concentre l’ire du varois. Boudjellal, c’est devenu sa spécialité, ne mâche pas ses mots pour exprimer toute sa colère face à la suspension prolongée de son pilier droit, Carl Hayman.
« Mais ils sont vieux, ils se liquéfient. Ils vont rester jusqu’à quand ? Jusqu’à ce qu’ils se pissent dessus ! »
Voici une déclaration sans ambigüité qui n’a rien à envier à la « Sodomie arbitrale » qui avait valu au président du RCT une suspension de terrain et de vestiaires de 60 jours.
La question au fond n’est pas de savoir pourquoi le président de Toulon conserve toujours une phrase assassine par devers lui, ni pourquoi il fait commerce à ce point de vulgarité.
Non à mon sens, l’essentiel est ailleurs, tout entier contenu dans l’une de ses remarques périphériques.
« Je suis sur le terrain, car je mets mon pognon… Alors investissez autant que moi et vous pourrez juger mes attitudes mes mots. »
Le pouvoir de l’argent. La loi du plus riche. C’est bien cette philosophie empirique qui menace le rugby d’une grave dérive en passe de gangréner le football professionnel
Jusqu’à présent l’ovale tentait de conserver ses acquis, ce code de l’honneur hérité des joutes de villages, des banquets de troisième mi-temps.
Mais l’enjeu on le sait bien, tue ou dénature le jeu. Les phases finales du top 14 ont accouché d’un rugby de tranchée chiche en envolées, vierge d’essais. C’était une première étape.
La seconde si l’on n’y prend garde débouchera inévitablement sur des compromissions inacceptables, des dommages irréparables . Le temps accéléré par l’omni communication, menace l’Ovalie des mêmes tourments que le football.
Les cadences infernales, le dopage, la violence en tribunes et les rencontres truquées si propices aux paris sportifs.
N’est-il pas du devoir de ces vieux messieurs en pardessus menacés d’incontinence mais garants d’une philosophie généreuse d’intervenir d’urgence pendant qu’il en est encore temps ?