La caricature est un portrait peint ou dessiné qui charge certains traits de caractère souvent drôles, ridicules ou déplaisants dans la représentation d’un sujet.
Portrait à charge donc si l’on en croit l’origine italienne du substantif. Nul besoin de dessin outré cependant pour nourrir de noirs desseins ce week-end. Les gestes et attitudes épiés par l’objectif des caméras renforce ma conviction.
Le spectacle de football ne devrait pas outrepasser le coup de sifflet final d'une rencontre. Le jeune milieu de terrain de l’AEK Athènes Giorgios Katidis n’a rien trouvé de mieux que de célébrer son but victorieux par un salut nazi adressé à la tribune. Pour cette mise en scène tragique et lamentable, l’un des plus grands espoirs du football hellène a été immédiatement banni à vie de la sélection nationale par sa fédération. Pour plaider sa cause l’entraîneur de l’AEK a pourtant juré que son joueur ne connaissait rien à la politique, pas même la signification d’un tel salut, qu’il avait seulement voulu imiter ce qu’il avait découvert fortuitement sur la toile.
Je me suis demandé ce qu’il y avait de plus tragique dans cette histoire. Le côté nauséabond d’un jeune homme guidé par la haine ou le manque d’éducation tragique d’un gamin de 20 ans à peine entré dans l’âge adulte.
Dans le premier cas Katidis est le seul responsable de ses actes et la punition infligée est exemplaire et largement méritée. Si la version de son entraîneur s’avère fondée en revanche, c’est tout le procès de la formation des footballeurs qu’il reste à instruire.
La trajectoire rectiligne et nue de ces gamins réduits depuis leur plus jeune âge à taper dans un ballon, sans jamais se demander si comme l’objet de toutes leurs convoitises, le monde roule toujours bien rond.
Cette absence flagrante de prise de responsabilité des institutions en charge de la formation des élites du football est à mon sens un crime encore bien plus grave que le bras tendu d’un imbécile heureux.
Dans un autre registre moins sensible mais tout aussi caricatural, j’ai détesté l’attitude méprisante de Zlatan Ibrahimovic vis-à-vis de Yohan Mollo, le milieu de terrain stéphanois. Le suédois n’a même pas daigné se retourner au moment de l’échange traditionnel des maillots, montrant clairement toute l’indifférence que lui inspirait son adversaire d’un jour, footballeur professionnel comme lui.
Qui est le plus à blâmer en définitive dans cette histoire ? Le géant Suédois, fidèle à lui-même, qui estime qu’avant lui, le PSG n’avait jamais rien connu d’important ou tous ceux qui lui vouent un véritable culte au point de conjuguer Zlatan à tous les modes sur tous les temps ?
Tous ceux qui forcent le trait au risque de confiner le meilleur buteur du championnat dans sa propre caricature ?
A toutes fins utiles je rappelle qu’Ibrahimovic ne s’est classé que 10ème au classement du ballon d’or 2012 (Celui qui aujourd’hui fait autorité) très loin des magiciens du Barca qui sur et hors du terrain cultivent l’humilité et la discrétion.