Il fut une époque pas si éloignée où nos leaders, Pau, Limoges ou Villeurbanne incendiaient les raquettes et pouvaient même prétendre intégrer le très select final four. Il n’en est plus question aujourd’hui et à l’heure où j’écris ces lignes, l’avenir des choletais leur a échappé en grande partie. Il leur faudra s’imposer sur le parquet bouillant de Fenerbahce ou espérer un faux pas de Vilnius à Zagreb.
Equation délicate à résoudre dans la mesure où les turcs sont têtes de poule et les croates déjà éliminés. « Mais tant que la partie n’est jouée, l’espoir demeure. » Aurait argué Monsieur de Lapalisse. Après tout la mésaventure récente de Nancy en Eurochallenge, une compétition continentale mineure, peut donner aux choletais, matière à espérer. Les lorrains qui n’avaient besoin que d’une victoire sur le parquet d’Orléans déjà éliminé pour se qualifier pour la deuxième phase, se sont fait surprendre après avoir compté pourtant jusqu’à 25 points d’avance. La performance extravagante d’Orléans a fait le bonheur des belges de Mons tout en plongeant le staff de Nancy dans le désarroi le plus total. Quelle mouche avait-elle donc piqué Orléans ? Quel intérêt y avait-il à éliminer un club compatriote alors que les basketteurs du Loiret n’avaient plus rien à espérer de la compétition ?
«Être éliminé par un club français qui n'avait plus rien a gagner sportivement, c'est le triomphe de la sportivité» déclara vertement après la rencontre Jean Luc Monschau l’entraîneur des Couguars, encore sous le choc, allant même jusqu’à affirmer qu’un tel dénouement n’aurait pas pu avoir lieu dans d’autres pays. Il aurait été plus inspiré de s’en prendre à ses joueurs ou à son coaching plutôt que de stigmatiser la performance de l’adversaire. L’histoire du sport regorge de tant de rencontres si soporifiques, au scénarii si convenus, qu’il semblait évident que tout était écrit avant même le coup d’envoi. Grâce soit donc rendue à Orléans d’avoir fait honneur à la glorieuse incertitude du sport fut-il de haut niveau. Souhaitons que les croates de Zagreb fassent preuve du même appétit pour offrir à distance un strapontin européen à Cholet et prouver qu’à la fin, les clubs français de basket ne sont pas forcément abonnés aux éliminations précoces.
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