Oscar Pistorius n’a pas manqué la dernière chance qui lui était offerte de participer aux prochains championnats du monde d’athlétisme en Corée au mois d’août.
Lors de la réunion d'athlétisme à Lignano Sabbiadoro, en Italie, l’athlète sud africain a couru le 400 mètres en 45 s 07, améliorant son record personnel de plus d'une demi seconde.
Carton plein pour Oscar puisque sa fédération nationale avait fixé à 45’’25 le chrono minimum à réaliser pour être du voyage de Daegu.
Cette performance resterait relativement banale s’il ne s’agissait pas en l’occurrence d’un grand rendez vous avec l'histoire. Car Pistorius , né sans péronés, amputé sous les genoux à l’âge de 11 mois, participe d’ordinaire aux compétitions handisports dans lesquelles il a déjà remporté moult médailles d’or.
Il court à l'aide à deux prothèses en fibre de carbone. Ce petit miracle de la technologie lui a dans un passé valu bien des désagréments.
Sur la foi d’un rapport expert, l’IAAF l’institution mondiale de gouvernance de l’athlétisme, lui a interdit de postuler aux compétitions réservées aux athlètes valides au prétexte que ses prothèses lui procuraient un avantage certain dans la phase terminale de la course. Décision heureusement invalidée ensuite par le tribunal arbitral du sport.
Cette fois c’est sur la piste que Pistorius a obtenu réparation. Celui que l’on surnomme volontiers « Blade Runner » en dehors du bonheur intense qui émane de son personnage, ouvre une voie particulièrement prometteuse pour ceux que l’on s’entête à considérer comme des handicapés.
Le simple fait que certaines voix s’étaient élevées en 2008 pour s’opposer à la participation éventuelle de ce champion aux Jeux olympiques de Pékin, constituait déjà en soi une première victoire. La preuve que des personnes dites valides peuvent craindre de se confronter avec ceux qu’ils s’obstinent pourtant à considérer dans la vie quotidienne comme leurs inférieurs.