Un colombien a triomphé du Grand Colombier. Jusqu’ici rien que de très normal. En revanche ce n’était pas le colombien qu’on attendait, ou qu’on espérait. Aucune critique envers le vainqueur Pantano qui a montré des qualités d’escaladeur, de descendeur, et au bout du compte de finisseur pour l’emporter sur le polonais Rafal Majka. 16^ème victoire d’un colombien dans une étape du Tour, disaient à l’arrivée les forts en statistiques. C’est vrai, et c’est un nouveau signe de cette internationalisation du peloton à laquelle n’échappe pas la Grande Boucle. Pour autant, on est un peu resté sur notre faim en voyant que Nairo Quintana, le colombien tant attendu, n’avait pas quitté les roues de Froome, comme hypnotisé par sa tunique jaune. Sans doute le leader des Movistar n’a-t-il pas les moyens d’attaquer, ou même d’accélérer l’allure de façon décisive, mais on se tient à l’affût, sachant que la seule chance véritable de voir le classement basculer repose sur les (frêles) épaules de Quintana.

Côté français, l’espérance est revenue à plusieurs reprises grâce à la belle course d’Alaphilippe – aux jambes de feu hélas empêchées de tourner rond par un incident mécanique - , aux belles dispositions de Vuillermoz et de Bardet. Quand à la FDJ de Marc et Yvon Madiot, elle a pu retrouver des couleurs grâce à la belle percée aux avant-postes du suisse Reichenbach. Mais tout cela ne fait pas une victoire. Et on voit mal qui pourrait venir perturber la sérénité du roi Lion Christopher Froome…

Eric Fottorino