A la page 8 du journal l’Equipe daté du 20 juin, un choc de cultures, deux poids, deux mesures ?
Sur les deux colonnes de droite, le compte rendu du match de rugby opposant Tyrosse à Béziers. Rencontre capitale pour l’accession en Pro D2. Il ne reste que quelques secondes à jouer.
Les biterrois résistent héroïques au rush désespéré du pack landais. Débordés par la puissance des avants locaux, ils finissent par se mettre à la faute et l’arbitre accorde à Tyrosse la probable pénalité de la gagne. Explosion de joie de très courte durée dans le camp landais car après l’intervention de l’un des arbitres assistant, le directeur de jeu retourne la pénalité. Un seconde ligne de Tyrosse emporté par son élan a allègrement piétiné son adversaire, le labourant de ses crampons à l’abdomen et à la tête. La tête qu’il se prend à deux mains lorsque le fautif prends conscience que ce geste violent et gratuit sanctionne efface tous les efforts d’une saison et condamne Tyrosse à évoluer encore au moins une saison en fédérale.
L’entraîneur effondré, interrogé à chaud, accepte avec une grande dignité le verdict, déclarant en substance. »Nous avons commis une faute grave. Il est logique de la payer. » Respect
Sur les trois colonnes de gauche, toujours en page 8, un autre compte rendu, celui de la finale du championnat de France de waterpolo. Septième titre d’affilée remporté par le cercle des nageurs de Marseille au dépend de Montpellier. Victoire indiscutable dans le bassin des phocéens sur le score de 10 buts à 5. Et pourtant à la fin du troisième quart temps l’entraineur de Marseille se jette sur l’arbitre et le frappe. Le forcené est évidemment expulsé mais la rencontre peut aller jusqu’à son terme. « Cela ne m’aurait pas plus d’être sacré champion là-dessus ! » Commente le président de Montpellier. « On était trop forts mentalement pour perdre. » Souligne Ugo Croustillat le buteur vedette de Marseille. Fort mentalement ? Non de toute évidence. L’entraîneur qui par parenthèse est aussi celui de l’équipe de France risque une très lourde sanction .C’est la moindre des choses. Mais son équipe, quoiqu’il advienne, restera championne.
S’il était agi d’une rencontre de rugby, il aurait pu en être autrement. Ne serait ce pas préférable d’ailleurs si les instances sportives souhaitent vraiment lutter contre une violence qui s’insinue désormais partout. Y compris au sein de disciplines moins professionnelles, moins exposées médiatiquement ?