La décision d’un tribunal suisse du Valais d’autoriser la française Hind Dehiba à participer au meeting de Lausanne risque fort de faire jurisprudence si toutefois l’athlète intente dans les trois prochains mois une action en justice pour confirmer la mesure prévisionnelle prise en sa faveur en première instance.
Cette conclusion pourrait alors, ressembler à un énorme pavé jeté dans la mare athlétique un peu comme l’arrêt Bosman qui en son temps révolutionna le monde du football.
De quoi s’agit-il exactement ?
Hind Dehiba convaincue de dopage à l’EPO en 2007, a été suspendue deux années et a purgé sa peine. Mais elle se heurte depuis son retour sur la piste au code moral mis en place par un certain nombre d’organisateurs de meeting de renom qui se réservent le droit de refuser l’engagement d’anciens dopés.
Le débat sur le fond portera s’il y a lieu sur le respect de la libre concurrence. Tous les athlètes sont-ils égaux dans l’exercice de leur profession ? Il y a fort à parier que Hind finira par faire prévaloir son point de vue.
Les tenants d’une certaine morale datant de l’époque où l’amateurisme s’affichait en lettre d’or dans la charte olympique ne peuvent pas raisonnablement continuer d’appliquer la double peine.
Les temps ont changé et les enjeux économiques aussi. Le métier d’athlète est désormais une profession comme une autre. A partir du moment où l’athlète est en règle avec les instances qui supervisent son activité, rien ne s’oppose à ce qu’il puisse jouir des fruits de son labeur.
Les organisateurs des courses cyclistes l’ont bien compris, contraints aujourd’hui d’accueillir quelquefois des multirécidivistes, au risque de se dédire et d’avaler des couleuvres.
Combien de coursiers inscrits au départ du Tour cette année seraient recalés si on leur appliquait le traitement réservé jusqu’ici à notre spécialiste du 1500 m ?