Marathon. Pour rétablir quelques vérités !

Dans une récente interview accordée au site internet Runinlive, Dominique Chauvelier évoque sa passion pour la marathon et sa fierté d'avoir inventé le concept de meneur d'allure. S'il n'est pas question pour moi de mettre en doute la passion intacte d'un athlète de haut niveau  capable à l'approche de la soixantaine de garder toute sa verve et sa fraîcheur, il me semble honnête en revanche de rétablir quelques vérités.

Voici tout d'abord ce que Dominique a notamment déclaré lors de cet entretien .

" Une de mes plus grandes fiertés, c’est d’avoir été à l’origine des meneurs d’allure. J’ai créé ce concept en 1998. Je suis parti du constat qu’il était injuste que les leaders bénéficient de lièvres, alors que les populaires galéraient et commettaient l’erreur de partir trop vite, parce qu’ils étaient livrés à eux-mêmes et ne pouvaient compter sur personne pour réguler leur allure."

Il convient à mon sens de rendre à mon complice Bernard Faure ce qui lui appartient. Bernard à la fin des années 90 rêvait de mettre en place en France un circuit paysagé, un endroit dédié à la pratique du marathon, offrant à tous les fondus du macadam, l'occasion dans un cadre agréable de bénéficier de conditions de course optimale pour découvrir l'épreuve ou améliorer leur record

Il avait d'ailleurs dans ce but pris quelques contacts avec des investisseurs potentiels. Lors d'une conversation à bâtons rompues avec Dominique et moi,  Bernard avait évoqué la possibilité d'offrir aux amoureux de la course à pied chaque week end  le concours de marathoniens confirmés pour mener à bien ces challenges. Ainsi naquit le concept de meneur d'allure.

Je me souviens  aussi de l'étonnement de mon ami lorsqu'il apprit que Chauvelier avait repris l'idée à son compte, sans même l'en informer, la faisant fructifier, il faut le reconnaître, de la plus belle des manières dans un certain nombre de courses sur route en France.

Bernard fut , je le crois , intimement  blessé à l'époque par ce manque flagrant de savoir vivre mais ne voulut jamais en faire un casus belli.

Aujourd'hui encore, à chaque fois que nous évoquons le sujet,  mon ami a pris le parti d'en sourire.

Un peu plus loin dans la même interview, Dominique Chauvelier se plaint  , en matière de meneurs d'allure, des contrefaçons qui n'égalent jamais les originaux. Je suis parfaitement d'accord avec lui sur ce dernier point et si je me permets aujourd'hui ce petit billet c'est juste pour lui faire remarquer (car je l'aime bien) qu'à force de ressasser les mêmes contre-vérités, l'être humain finit par se persuader de leur authenticité.

Sans rancune Dominique et bravo pour ton exceptionnelle longétivité.