Debrecen. Musique et cuisine pour finir en beauté !

Le roi des « Roncs » (Ruines) est aussi le capitaine de l’équipe de football locale qui caracole en tête du championnat. Csaba Bernath vient de fêter ses 33 ans. Il est grand temps  pour ce natif de Debrecen de songer à  sa reconversion. Son association avec le batteur de Tankscarpa est prometteuse. Le concert privé du groupe de hard rock,  l’autre soir a connu un franc succès et la bière a coulé à flot.

Il reste une semaine à Csaba pour rendre l’endroit fréquentable et fashion. En plus de la cour décorée par les personnages emblématiques des carnavals des fleurs passés, Csaba a investi dans  une vieille Traban et des baignoires de l’ex RDA. Coupées en deux elles serviront  de canapés  aux notables.

Tout est recyclable dans la Hongrie d’aujourd’hui à commencer par les symboles déchus du communisme. Csaba ne pourra, pour cause de blessure, disputer la prochaine rencontre de championnat avec ses potes de l’OKI. Cela tombe bien. Dans une semaine aura lieu la grande inauguration et il reste tant à faire. Le bar principal est encore un immense chantier. Seules les toilettes sont prêtes à l’emploi. Des femmes nues et psychédéliques surplombent les urinoirs et promettent que la fête sera totale.

L’OKI y fêtera sans doute son 6ème  titre de champion en huit ans. Si  Gyor son principal adversaire reste  menaçant  Videoton le club cher au premier ministre Orban est irrémédiablement distancé.

La veille dans une ferme auberge des environs, le maire, qui nous avait snobé lors du concert, vient nous saluer. On ne sait jamais jusqu’où peut s’étendre le pouvoir de nuisance d’une télévision étrangère. Lajos Kosa membre de la Fidesz nourrit  de grandes ambitions. D’aucuns lui promettent même la succession de Victor Orban le premier ministre.

Pour l’heure Kosa, s’offre un succès d’estime auprès des touristes autrichiens attablés. L’édile parade de table en table  en compagnie de  l’épouse qui lui a donné 4 beaux enfants. Lajos Kosa s’assied quelques minutes à notre table. Il  évoque les prochains championnats d’Europe de natation, la plus belle des promotions pour sa ville. Un grand  banquet est prévu avec les pontes de la fédération internationale.

Kosa les a convaincu d’abandonner les salles austères des hôtels en ville pour venir festoyer ici au milieu des chevaux et des moutons. Son ami tenancier qui ne rate pas une miette de la conversation est aux anges. Pour 100 euros un couple peut s’offrir dans son auberge, le dîner, le gîte et le petit déjeuner.

Une fortune pour l’autochtone, une misère pour le touriste étranger.

Il est tard lorsque notre guide reçoit  un appel de Csaba. La star de l’OKI veut me remettre un présent mais pas dans le bar où nous prenons un dernier verre. Il a peur que sa seule présence déclenche une émeute.

Je le retrouve donc dehors. Il bruine sur la ville. Csaba m’offre l’un de ses maillots dédicacé par toute l’équipe et une bouteille de schnaps local. Je le remercie chaleureusement. Je crois rêver.

 C’est comme si Benzema me débusquait dans un bouchon lyonnais pour m’offrir l’un de ses  « Numéro 9 ». C’est idiot sans doute mais le geste délicat de Csaba dans la nuit hongroise  me touche en plein cœur.

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