Richard Rodriguez , l'entraîneur de natation n'a pas cédé. Et Alexiane Castel s'en est retourné à Font Romeu le jour de la finale des championnats d'Europe du 100 mètres dos.
Alexiane avait pourtant remporté haut la main sa demi-finale et le podium , a minima , lui semblait promis. Une deuxième médaille d'or même lui tendait les bras. La jeune femme en zone mixte n'apparut pas affectée. Cette décision mûrie de longue date ne souffrait dans son esprit d'aucune contestation. elle s'en remettait aveuglement aux plans concoctés par son mentor.
Une confiance absolue qui pourrait forcer l'admiration si elle ne posait pas en filigrane d'autres questions. Jusqu'à quel moment son corps appartient-il à l'athlète ? Quelles relations de soumission impliquent la relation entraîneur-entraîné ?
On imagine mal le quotidien harassant et répétitif d'une nageuse de haut niveau. Les heures passées dans un bassin à répéter des séquences,à enchaîner des longueurs monotones .
Tout ce temps sacrifié sur l'autel d'une jeunesse qui s'amenuise. Hier sur la route qui la ramenait vers Budapest, Alexiane a peut être pensé à cette médaille envolée. A ce doublé doré qui lui semblait promis. La carrière d'une athlète , on le sait est éphémère et un titre de double championne d'Europe illumine n'importe quelle carte de visite.
Richard Rodriguez a préféré comme au poker passer son tour, pour miser tout ce pactole de promesses sur les JO de Londres. Souhaitons sincèrement qu'il ait fait le bon choix, car quoiqu'il advienne sa part de responsabilité sera grandement engagée.