Petit erg, gros efforts

J’avais oublié de vous dire qu’hier soir, en nous réfugiant au creux de dunes nous abritant du vent têtu et froid, David Castera n’avait pu éviter (à la lumière des phares) une plaque de sable très mou…

Conséquence : le départ de notre joli petit bivouac a commencé par une séance de désensablage des plus matinales. Une occasion supplémentaire de se chambrer joyeusement malgré l’humidité et le brouillard qui en auraient déprimé plus d’un…

La bonne humeur, ça s’entretient, même à 5h et demies du mat’.

Pour sa part, Patrick Juillet, le mécano de génie de la bande, avait choisi de s’adonner à la couture métallique. Une petite reprise de rien du tout sur le pont arrière qui fuyait décidément un peu trop à son goût et nous pouvions repartir. 45 minutes après les deux premières voitures.

Garder le sourire, comme une règle de vie

Reprenons le fil de la spéciale Nazca-Pisco.

Repartis du km180 à peu près, les deux voitures de Castera et Fontenay ont attaqué le dernier cordon de l’étape. 10 km à peu prés qui les ont occupés une heure et demie !

Sagement, David Castera nous avait demandé de contourner l’obstacle. C’était bien vu, car le récit d’Etienne Lavigne enthousiaste à la sortie des dunes disait bien la rudesse des ergs péruviens : « C’était génial. Difficile, mais génial. Au début, il a fallu qu’on marche devant les voitures pour trouver les passes entre les dunes. Sans cette humilité, on était sûr de s’y mettre ; et pas qu’une fois. Et puis derrière, tu verras pendant la course, on retrouve des dunes plus rondes qu’on prend en surf, c’est vraiment top. »

En recos la prudence est de mise. Mieux vaut aller à pied, parfois, plutôt que de s’ensabler, tout le temps. D’autant qu’à ce stade de notre progression,  la fatigue pèse de tout son poids. Tout coup de pelle ou de sangle évité est plus que bon à prendre…

Mais en course, par définition, chacun veut aller plus vite que les p’tits copains.

Gare donc à ne pas sous estimer l’obstacle. Il ne faudra surtout pas présumer de son coup de volant, de son talent ou de la puissance de son véhicule à ce stade (presqu’ultime) du rallye.

« La mécanique a de la mémoire » dit toujours le sage René Metge. A 60km à vol d’oiseau de Pisco, il faudra avoir l’adage en tête. A la veille de l’arrivée, moteurs, embrayages et transmissions auront vieilli de dix ans en quinze jours ; celui qui en aura meilleure conscience se sortira d’autant mieux de ce cordon copieux.

Des airs de Mauritanie

Notre dernier pique-nique aura lieu dans décor-encore une fois- enchanteur.

Adossés à une dune géante nous nous sommes régalés d’une salade de pâte préparée par Michel Rivat, notre pilote-cuisinier.

Puis nous avons plongé vers Pisco à travers d’autres champs de dunes majestueuses, mais cette fois-ci peu piègeuses.

                                                                                                           Avant de rejoindre Lima, la caravane du rallye dormira dans la plaine à une vingtaine de kilomètres de Pisco, juste à l’arrivée de la spéciale.

Nous, nous avons poursuivi notre route vers la capitale.

Et cela, je vous le raconte demain.

Publié par Jean-Francois Kerckaert / Catégories : Dakar 2012