Régénérante cette nuit à l’hôtel Turistos (on ne peut pas l’inventer …) de Camana.
Nous voilà en route pour deux étapes en une : entre Arequipa et Arica les motos auront leur spéciale, autos et camions joueront la course sur un terrain totalement différent.
Premier chapitre pour l’équipe des recos : la spéciale moto. Ca commence très fort. Montée d’un petit col et, au lieu de poursuivre sur le chemin de crête, le « track » nous embarque dans un à-pic plus qu’inquiétant. Des pierres plus grosses que le poing serrées les unes contre les autres qui se mettent à rouler dès que l’on pose le pied dessus. Passer ici en moto ne sera pas chose aisée. Castera, ancien excellent pilote d’enduro en sait quelque chose. Il sait aussi qu’en voiture, nous allons en baver. Il a raison.
S’engager dans ce tas de cailloux incliné à 45 degrés, c’est de l’équilibrisme. Etienne Lavigne est descendu de la voiture pour guider et déblayer les grosses pierres qui nous attendent à mi-pente, il faut « dévaler » tout ça centimètre par centimètre, sinon les roches sur les côtés gagneront le combat. Ce passage façon Camel Trophy s’effectue en douceur et en crispation. Ca craque, ça couine, mais ça passe.
Le problème est que l’arrivée se fait sur un tapis de fesh-fesh d’une épaisseur rare. Le replat est en réalité un matelas de cendres blanches. Alentour, le paysage offre aux yeux une chaîne de volcans qui font la renommée de la région d’Arequipa. Le plus célèbre d’entre eux étant El Misti culminant à 5825m.
A cet endroit, les motards vont trouver sous leurs roues une farine fine, collante, étouffante. Nous nous extirpons de justesse pour filer vers un plateau caché par de petites collines revêtues ça et là de ces mêmes cendres blanches.
Moins difficile, la suite de l’étape est splendide. Nous serpentons au milieu de barcanes (petites dunes en croissant de lune) blanches posée sur le sol noir avant de retrouver une piste qui tournicote, grimpe, descend…un régal de pilotage sur deux roues.
La fin d’étape sera plus paisible. Presqu’en roue libre après la traversée de l’une des nombreuses vallées agricoles que l’on trouve ici : maïs, blé, figuiers et paprika.
La course des motards s’arrête sur la Panam’. 180km depuis le départ de la spéciale . « C’est moins que la veille, convient Etienne Lavigne, mais le début est difficile ». Ca, toute l’équipe peut en témoigner.
« Et puis, raisonnablement, on ne peut pas trop en mettre. La liaison vers Arica sera longue et il faut ajouter à cela les formalités douanières à l’entrée au Chili qui, elles aussi, prennent beaucoup de temps. » A noter que, pour éviter une attente pénible après ces efforts, Lavigne et Castera ont négocié un poste frontière spécial Dakar qui devrait rendre la chose moins fastidieuse.
A la sortie de la spéciale motos, nous filons vers le départ de celle des autos et camions. Nous y arrivons à la nuit tombée. Une dernière nuit sous les étoiles. Sûrement…