Vu d’en haut, tout paraît toujours plus facile

Le Buggy de Ronan Chabot lors de la 2e étape du Dakar 2013, à Pisco, au Perou, le 6 janvier 2013. AFP PHOTO / FRANCK FIFE

J'ai le privilège de suivre chaque étape du Dakar 2013 à bord de l'hélicoptère qui suit la course auto et ce matin, impossible de prévoir la série d'égarements de dizaine d'équipages au kilomètre 70.Vu d'en haut, il « suffisait » de longer une petite chaîne dunaire et de tourner à gauche pour la traverser.

Problème, pour parvenir à ce point, il s'agissait de suivre scrupuleusement le road-book et mieux encore : de l'interpréter. Il y était noté « cap au 345 puis au 355 ». Toute la question étant donc de savoir à quel moment opter pour le second cap, en s'aidant du petit croquis joint à la note. Un seul y parvint : Ronan Chabot, bien guidé par Gilles Pillot son copilote.

Chabot, au volant d'un buggy SMG a suivi son idée sans se préoccuper des ténors qu'il croisait. Eux cherchaient un way point qu'ils avaient dépassé en passant dans la vallée d'à côté et fatalement avait fait demi-tour pour le gps embarqué valide le précieux way point. Vu d'en haut, la bévue semblait grossière. Vu d'en bas, les vallées de sable et les dunes que l'on longe se ressemblent toutes. Impossible de se rendre compte, d'un regard, que l'on s'est engagé sur un cap erratique.

Les instruments sont cruels, et les gps à bord ont longtemps rendu fous les équipages en leur signifiant que le way point n'était toujours pas validé…

Voilà comment des dizaines d'équipages ont perdu 10, 20 voire 30 minutes aujourd'hui et parmi eux, nombre des favoris. Seul Peterhansel s'est « peu » perdu. Il a dû cravacher 100 km durant pour rattraper et dépasser Ronan Chabot, qui termine magnifique deuxième à Pisco.
« On ne gagne pas un Dakar, on le perd, tout simplement ». Devinez de qui est cette phrase ? : Stéphane Peterhansel.

Ce soir les favoris ont perdu, un peu, beaucoup… Peterhansel est premier et ce n'est jamais bon signe pour ses adversaires, tant il maîtrise la gestion d'une course aussi longue et bourrée d'imprévus comme le Dakar.