MARATHON BOLIVIEN

Départ de l’hotel, sur les rives du salar à 6h. Rythme recos. Le soleil n’a pas voulu venir. Il fait gris et froid . Un vent glacial balaie l’immensité de sel. Le début de journée n’est pas gai-gai.DSCF1273

A mesure que nous avançons sur ce lac salé grand comme deux fois la Corse (130km dans sa plus grande longueur) le soleil se décide à nous éclairer timidement d’abord et puis franchement après une heure de route. Pause café sur l’île d’Incahuasi. Oui l’île. Le lac en est parsemé. Ici on navigue sur le salar. La seule différence est que l’embarcation est une voiture. Il y a bien quelques pistes marquées sur le sel mais chacun peut choisir le cap qu’il veut… Les deux îles habitées et donc, les plus fréquentées par les touristes sont l’île des pêcheurs et Incahuasi.DSCF1302

Lors de notre escale nous rencontrons Alfredo Lazaro Ticona. Il nous offre le café et bien plus encore en nous racontant son histoire. Je vous parlerai de lui dans un prochain article.

Fin de la pause. On tourne des plans magnifiques des voitures sur le salar et on rejoint, après 50km d’une nouvelle traversée, l’autre moitié de l’équipe qui a commencé la spéciale « plan B ». Celle qui contournerait entièrement le lac au cas où la météo interdirait la traversée prévue. Jean-Pierre Fontenay et les autres en sont au km70 de « leur » spéciale, c’est le point de passage de sortie du salar de la spéciale « plan A ».DSCF1300

Déjeûner de jonction, l’occasion d’évoquer cet aller retour Iquique-Uyuni, une étape marathon pour tous autos et motos mais chacun son tour : les motos et les quads « monteront » à Uyuni le 10 janvier et redescendront le 11, les autos quitteront Iquique un jour plus tard et reviendront au niveau de la mer le 12 janvier.

« C’était trop compliqué pour nous d’assurer la sécurité de toutes les catégories en même temps, le même jour explique Etienne Lavigne, directeur du rallye. On est haut (3600m en moyenne), il fait chaud en janvier et les hélicos sont moins agiles dans ces conditions. De plus l’infrastructure de l’organisation est plus légère, toujours à cause de la difficulté d’accès et des difficultés inhérentes à l’altitude. Il était donc plus raisonnable de couper la caravane en deux, de la rendre plus légère et ainsi d’être sûrs d’être opérationnels à 100% ». Côté sport on apprendra en papotant avec Jean-Pierre Fontenay, qui pilote la voiture dédiée à l’écriture du road-book, que l’étape 7 (Iquique-Uyuni) sera rude. « Il va falloir bien gérer son rythme de pilotage, me dit le vainqueur du Dakar 99, il y a beaucoup de pierres, les pistes bosselées, les changements de direction incessants ».DSCF1307

Du crève-pneus et du casse-transmission sur 350km, tout en passant du niveau de la mer à 4000m d’altitude. « Dans une étape marathon, poursuit Fontenay, l’idée c’est d’arriver au bivouac du milieu avec une voiture quasi intacte, puisqu’on ne peut pas la réparer. » Reste à savoir si les top pilotes se rappeleront comment on gère une étape marathon, car ce sera la première pour les autos depuis que le Dakar s’est installé en Amérique du Sud. 350km de spéciale pour l’aller Iquique-Uyuni. Des pistes rudes et le choc de l’altitude qui peut vous coller une belle migraine et de sales nausées. Cet état désagréable porte un nom ici : on l’appelle la « puna ».DSCF1311

L’étape 8, plus longue que la 7 (450km) est à priori moins sollicitante pour les mécaniques. Nous y avons trouvé quelques successions de woops, des saignées et autres trous sournois qui pourrait s’avérer funestes aux endormis du road book. Cette boucle du salar est longue et rapide avec quelques pièges. C’est exactement dans ce genre d’étape que l’imprévu arrive… Je suis sûr que les meilleurs se sentiront soulagés en rentrant en bon état à Iquique après leur escapade dans les nuages de l’altiplano bolivien.DSCF1304

Publié par Jean-Francois Kerckaert / Catégories : Dakar 2015