DERNIER JOUR...

Au départ de Merlo, on ne le sait pas encore, mais nous attaquons notre dernière journée de reconnaissances du Dakar 2017.

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A vrai dire, on le devine un peu, car l’ambiance est franchement décontractée au départ de la spéciale sur les hauteurs de la sierra de Cordoba qui domine la petite ville touristique où nous avons dormi.

Et lorsque toute l’équipe est détendue à ce point avant la journée de travail, ça signifie que ce qui nous attend n’est pas désagréable.

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Cette deuxième partie de spéciale N°11 est tracée sur des pistes typées championnat du monde des rallyes. 170km de chemins plus ou moins étroits, des montées et des descentes à flanc de collines, beaucoup de changements de direction mais rien d’insurmontable.

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Coma : « Oui c’est facile mais n’oublie pas que les concurrents font cette étape en une  seule journée, contrairement à nous ». On se rappelle alors des dunes de San Juan traversées avec peine hier et des 369km de neutralisation avant d’atteindre l’endroit où nous sommes ce matin-là.

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« On a calculé 12H30 d’un bivouac à l’autre pour cette journée, me dit Tiziano. Et tu verras, ça, c’est pour les meilleurs, pour les moyens et les moins bons ça va être très long… ».

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En se rappelant le terrain pénible de la première partie, on convient vite que Coma et Siviero sont dans le vrai. La deuxième partie nous paraît « tranquille » car au fond, nous allons doucement. En situation de course, il faudra avoir l’œil sur les ornières de bord de route beaucoup moins visibles à haute vitesse…On a vu des Dakar se perdre l’avant-dernier jour…

Taquins jusqu’au bout, Coma et Siviero dénichent un petit morceau de rio qui nous sort de notre voie toute tracée vers Rio Cuarto. Oh rien d’insurmontable mais soudain, voilà les roues qui s’enfoncent franchement dans le lit de cette rivière asséchée.

Nous roulons sur un gravier fait de grains si minuscules qu’il ralentit très ostensiblement notre course. Tiziano : « Les tous meilleurs ne seront pas embêtés mais derrière ils auront intérêt à ne pas oublier de dégonfler, sinon, ils vont galérer. »

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Nous, on galère à sortir de ce fichu rio : une belle partie d’escalade pour venir à bout de la mini falaise qui nous sépare de la piste quittée quelques kilomètres en amont. Il faut bien 8 essais avant de grimper l’abrupt talus. Ca passe en force, sans style, en mode brutal mais ça passe. «Le jour de la course, il suffira de deux ou trois voitures et après, ce sera suffisamment creusé pour tout le monde, me dit Patrick Juillet, le mécano de l’équipe ».

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50km plus loin et deux petits tronçons de fesh-fesh plus loin nous sommes à l’arrivée de « nos » recos du Dakar 2017. On aura fait en une semaine, les deux-tiers de la deuxième semaine du rallye. Et comme on a la prétention de savoir de quoi on parle après 9ans de reconnaissances en Amérique du Sud, je vous le dis : la deuxième semaine en question sera largement aussi copieuse que la première !

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Les variations permanentes de terrain donc de façon de gérer la course au cœur d’une même étape, les changements incessants de rythme de pilotage  sont des difficultés en soi qui s’ajoutent aux obstacles habituels proposés par un rallye aussi éprouvant que le Dakar.

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Ce Dakar sera archi physique. J’en suis convaincu.

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En cette fin d’après-midi, on s’est tombés dans les bras les uns des autres, un « abraso » d’au-revoir cette fois,  comme nous le fîmes au début de ces recos. Huit jours passés avec une bande de chics types passionnés. On fait un beau métier…

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Publié par Jean-Francois Kerckaert / Catégories : Non classé