DE LIMA AUX DUNES

C’est bien la première fois que l’on part si tôt pour les recos du Dakar. On est à la fin du mois d’Août et on vole vers Lima pour rejoindre Marc Coma, le directeur de course et le reste de l’équipe. Luis Alberto Gomez-dit LAG-, pilote de notre voiture et ami, nous attend à l’aéroport de lima.

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En route pour Paracas à 250km au Sud. La circulation à Lima relevant plus du chaos que de l’embouteillage simple, il nous faut plus de deux heures pour s’arracher à cette toile d’araignée de véhicules en tous genres : bus vétustes et surchargés, camions antiques, voitures ayant dépassé la retraite et 4X4 flambants neufs. Il y a de tout ici. Ca klaxonne dur, mais ça ne s’énerve pas. On est enfin sur une route à quatre voies toute neuve, on file vers Pisco puis Paracas donc, station balnéaire prisée des Limenos.

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Retrouvailles avec la bande des recos à l’hotel Emancipador de Paracas. Dîner rapide et vite au lit. Départ prévu à 5h30 le lendemain.

Debout avant le lever du jour, en route vers le départ de la Spéciale A de l’étape3, Pisco-San Juan de Marcona. Cette étape est une version « étirée » de la première étape du rallye. Le premier jour, les concurrents vont faire une boucle de 31km en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre, le troisième jour la boucle sera beaucoup plus longue : 80km et tournera dans le sens inverse.

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Début donc de la SS A de l’étape 3. Première chose à faire et première action à filmer pour Stéphane Guillemot (le caméraman qui m’accompagne cette année) : le dégonflage des pneus. On descend à 0,9bar direct ! Ca donne immédiatement une idée de ce qui nous attend : du sable, énormément.

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Maïki Nieto et Juan Valdivia sont les deux éclaireurs péruviens qui mènent la troupe dans les dunes. A peine 1km et voilà leur Mitsubishi L200 « posé» sur une minuscule crête. Certes, Juan avait sûrement un peu la tête ailleurs, mais on va le vérifier tout au long des cinq premières étapes péruviennes : ce sable-là ne tolère, justement, pas la moindre absence, pas la moindre approximation.

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Plus loin, on retrouve quelques lieux déjà vus lors des recos en 2012 et 2013 : au creux des dunes, des palmiers entourant de petits lacs…toujours aussi étonnant.

La progression matinale se poursuit lentement, on sort enfin des premières dunes pour transiter par un rio qui nous conduit à… d’autres dunes. Le répit aura duré 10km tout au plus. Et nous bouclons les 80km en 5 heures !

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Comme tous les ans, la dernière reconnaissance est la plus complexe. Coma et une partie de l’équipe sont déjà passés ici deux fois au printemps et la trace que nous suivons pour écrire le roadbook est une trace idéale. Mais il y a toujours quelques modifications lors de cette ultime passe du « track » qui nous sert de fil conducteur tout au long des spéciales. On quitte ce fameux « track » de temps en temps, par choix ou contraints. Exemple expliqué par Juan : « Il a fallu contourner une zone de plantations tout à l’heure. Ca nous a fait perdre du temps car en pré-recos au mois de Mars, cette zone n’était pas signalée ».

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Pique-nique à la fin de cette première partie de l’étape3. On fait « reset » dans les têtes et on abandonne la SS3 pour le moment. Après le déjeûner, on traverse la Panamericaine Sud et on attaque la Spéciale N°2. Coma : « C’est toujours Xavi Colomé qui écrit le roadbook qui ne doit pas s’emmêler les crayons en écrivant le livre de route, me dit le Directeur sportif en se marrant. Mais pendant les 5premiers jours, les traces vont parfois se croiser et on essaye d’optimiser le boulot au mieux. Là, reprendre le départ de la 2, c’était logique, on est juste à côté. On reviendra finir la 3 quand on aura terminé la 2 ».

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Va pour le départ de la SS2, donc. Pisco-Pisco. 267km. 10km de pistouilles sablonneuses plus ou moins visibles et après : hors-piste total dans un premier massif dunaire .Il faut s’y reprendre souvent à plusieurs reprises pour escalader, il faut s’arrêter et réfléchir face à des descentes dans des goulets. Tout est difficile et nous progressons plutôt que nous n’avançons… Sportivement, c’est un début d’étape de très haut niveau ; Coma : « C’est sûr que ceux qui ne se serons pas préparés correctement pour le sable vont être drôlement surpris. C’est pas un Dakar qui commence en douceur ».

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4 heures pour venir à bout de 50km. Une après-midi entière pour venir à bout d’un cinquième de l’étape 2. Coma prend une décision inhabituelle : « On va faire partir les autos en premier. Le sable sera plus porteur et ce sera quand même bien assez dur comme ça ». On lui demande si, par conséquence ce ne sera pas une enfer pour les motos qui vont passer derrière, dans un sable archi creusé par le passage de la première caravane : «C’est moins problématique à moto car tu peux sortir des traces plus facilement, tu as une vision plus large et plus lointaine, donc c’est moins compliqué de passer à droite ou à gauche du champ de labour ». La nuit tombe, on a fait un quart de l’étape 2, on sort du track jusqu’à demain. Direction Ica pour une nuit à l’hotel.

Publié par Jean-Francois Kerckaert / Catégories : Non classé