Il a fait du bien à tout le monde, Romain Bardet, en venant à bout en solitaire des splendides mais pentus lacets de Montvernier, avant de dégringoler léger comme un fil d’aluminium vers la vallée de la Maurienne, jadis paradis de Pechiney. Il s’est d’abord fait du bien, car un cycliste échappé n’est jamais si bien servi que par lui-même quand le trou est creusé et que la partie de manivelle est gagnée. Porté par le public, récompensé de ses séjours d’hiver en altitude qui lui ont permis de briller en juin dans le Dauphiné et en juillet dans les Alpes, le jeune coursier auvergnat a aussi gratifié son équipe AG2R La Mondiale d’une deuxième victoire sur le Tour, après celle obtenue par l’exquis Alexis Vuillermoz à Mûr de Bretagne. Et disons-le sans détour, son travail de Romain a illuminé le cyclisme français et tous ses supporters qui trouvaient trop maigre le butin tricolore à trois jours des Champs-Elysées. Hier le Sky était enfin bleu-blanc-rouge, et pour peu que la Croix de Fer et la Toussuire soient douces à nos coursiers, pourquoi ne pas espérer que Bar…guil se sente pousser des ailes à moins qu’un Pinot remis de ses blessures ne retrouve ses allures aériennes entrevues à Allos avant sa chute hélas. Nous en sommes-là et puisque jamais deux sans trois, la confiance règne enfin !