Quand la route commence à se cabrer…

On n’aurait pas cru que la vérité sortie des Puys et monts d’Auvergne serait si crue ! Et pourtant, le retour franc et chaleureux du soleil sur la route du Tour – 28 degrés bien frappés -, l’élévation du débat au-dessus de 1500m et l’allure imprimée par les hommes de tête à travers la vallée de la Dordogne, tous ces ingrédients ont rendu leur verdict : les héros sont (déjà) fatigués.

 

On est toujours humble sur un vélo quand la route commence à se cabrer. Le roi lui même s’est fait manant, tout de jaune vêtu. Peter Sagan avançait à la vitesse d’un cyclo dans la montée du Puy Mary encore appelé Pas de Peyrol, changé pour quelques uns en « Pas de pétrole ». Une pente qui vit triompher en leur temps Bahamontès et Van Impe, excusez du pneu. Quant à Contador, il n’est plus le majestueux condor qui plana naguère sur le Tour. Ses chutes des premiers jours et le mauvais sommeil qui s’en est suivi – comme dit Laurent Jalabert, « la peau colle aux draps » - , ont à l’évidence mis ses qualités de grimpeur à rude épreuve.

 

Quant à Nibali, censé épauler le jeune Aru dans la haute montagne, on l’a vu à la peine dans des difficultés de 2è et de 3è catégorie, ce qui n’augure pas d’envolées époustouflantes. Pendant ce temps Froome filochait sans éclat, Pinot piochait, Alaphilippe s’accrochait rageusement. Seul Quintana au visage impassible derrière ses lunettes semblait se jouer de la pente, bien emmené par sa garde bleue de la Movistar.  Impression générale ? Pas un ronflement de moteur dans le sillage des leaders qui ont tapé dans le dur. Plutôt bon signe, non, à l’approche des Pyrénées ?

 

Eric Fottorino

Publié par Rémi Pietton / Catégories : Non classé